En 2017, la direction des ressources humaines du site de Thales à Brest, accompagnée de la commission restauration constituée des instances représentatives du personnel, lance un appel d’offres via les services achats du groupe pour renouveler le contrat d’exploitation de son restaurant d’entreprise. « Il s’agissait cette fois d’adjoindre au volet purement restauration, un volet réfection du restaurant », précise Nicolas Cugier, directeur du facility management du groupe Thales. « En effet, nous souhaitions à la fois améliorer la prestation de restauration mais aussi les installations dans lesquelles cette prestation était opérée, que ce soit pour les bénéficiaires mais aussi pour les œuvrants. C’est pourquoi l’ensemble du restaurant, les espaces d’accueil, la salle de restauration ainsi que les salons invités et la brasserie ont été revus lors de ce projet ». Une équipe projet a été nommée chez Thales, en interaction avec le prestataire de restauration choisi – Elior – et surtout la société Bleu Vert Concepts qui a imaginé et mis en œuvre ce nouvel aménagement.
De multiples objectifs
« Le restaurant était tout à fait fonctionnel mais méritait d’être mis au goût du jour » explique Sarah Jafarshad-Rajaei, directrice générale de Bleu Vert Concepts, une agence d’architecture et d’ingénierie spécialisée dans la « restauconception » (conception et réalisation de restaurants et food-concepts stores). « Outre le design des espaces qui devaient faire l’objet d’une modernisation, il y avait une demande d’équiper le restaurant en affichage digital et de repenser les aménagements pour améliorer les flux » précise Cécile Jung, responsable grands comptes chez Elior Entreprises. À ces objectifs, ajoutons ceux des économies d’énergie, de la mise en place du tri participatif par les convives, de la conservation du nombre de places et d’un calendrier ultra contraint nécessitant d’intervenir en site occupé ! « Nous avons réalisé le projet en 5 mois, de l’appel d’offres à la fin de chantier, dont seulement 15 jours en site fermé. Un vrai défi, que nous avons relevé ! », affiche Sarah Jafarshad-Rajaei. « Une véritable communication a été mise en œuvre pour informer du chantier, de son état d’avancement et inviter les bénéficiaires et oeuvrants à s’approprier dans les meilleures conditions ces nouveaux espaces. Les travaux se sont déroulés l’été pour limiter les impacts. La prestation de restauration ne s’est jamais arrêtée », abonde Nicolas Cugier.
Scénographie, acoustique… rien n’est laissé au hasard
Pour parvenir à ce résultat, Bleu vert Concepts a fait le pari de la réalité virtuelle et des plans 3D pour permettre aux parties prenantes de s’approprier rapidement le projet. « Nous avons imaginé les nouveaux espaces avec plusieurs objectifs en tête, notamment proposer une ambiance et une décoration en accord avec l’environnement naturel brestois, sur le thème d’un bord de mer breton revisité selon les codes d’aujourd’hui », explique Sarah Jafarshad-Rajaei. De fait, la scénographie, inventive, est très réussie. Elle privilégie les tons minéraux et clairs, la transparence, une grande variété de formes et de types d’assises et de tables, l’utilisation de matériaux locaux tels que des cordages pour rythmer les espaces et beaucoup de plantes. Une décoration qui n’a rien à envier aux plus beaux établissements commerciaux actuels. « Nous visions également une amélioration du confort acoustique et du temps d’attente », ajoute la directrice générale de Bleu Vert Concepts. Pour ce qui est de l’acoustique, l'entreprise a beaucoup travaillé sur les panneaux placés au plafond ou sur les murs de manière à les intégrer comme éléments de décoration mais également les sols où moquette et lames de PVC viennent amortir les bruits de chaises et de pas. « Nous avons également innové en proposant de recouvrir les plateaux de tables d’une matière ayant une propriété d’absorption des sons, qui a en plus le mérite d’être résistante et très pratique d’entretien » précise enfin Sarah Jafarshad-Rajaei.
La gestion des flux a quant à elle été améliorée grâce à un travail sur les stands et leur disposition et également sur la longueur du linéaire de dépose-plateaux. « Nous avons intégré plus de libre-service pour fluidifier le trafic et avons augmenté la capacité du convoyeur de dépose-plateaux », explique Sarah Jafarshad-Rajaei. Enfin, dernier point ayant fait l’objet d’une attention particulière, – et qui est souvent matière à réclamations de la part des salariés ! – la gestion des odeurs a été améliorée à travers le redimensionnement des systèmes d’extractions et la modernisation des équipements prévus à cet effet.
Une démarche d'amélioration continue
À ces nouveaux aménagements, Elior est venu apporter des évolutions à travers son application digitale « Timechef » qui permet, entre autres fonctionnalités, de prendre connaissance des menus proposés ou de la fréquentation en temps réel et offre la possibilité de poster des commentaires sur les plats. « Aujourd’hui 80 % des salariés du site ont téléchargé l’application et 30 % l’utilisent comme moyen de paiement », précise Cécile Jung. « Parallèlement, nous avons développé des animations et proposons des menus plus diversifiés pour répondre aux attentes d’une population qui rajeunit et se féminise. Nous avons également renforcé notre politique d’approvisionnement en produits frais et locaux. Ces éléments sont importants pour la politique de qualité de vie au travail que développe Thales. Nous participons ainsi aux efforts déployés par notre client pour attirer et fidéliser ses collaborateurs », ajoute-t-elle.
Aujourd’hui, plus de 1 000 collaborateurs profitent de ces espaces chaque jour. « Les espaces ont été très bien accueillis. La fréquentation est en hausse mais il faut dire que le nombre de salariés sur le site a augmenté aussi… Nous sommes dans une logique d’amélioration continue et écoutons les convives avec attention. Des besoins sont apparus comme l’accueil des collaborateurs souhaitant déjeuner en groupe ou la possibilité de poser ses manteaux à côté de soi. Nous travaillons sans cesse sur les solutions à apporter », explique Cécile Jung.
S’il y avait une bonne pratique à retenir ayant contribué au succès de ce projet ? « La confiance ! », répond spontanément Sarah Jafarshad-Rajaei. « Sur ce projet, la direction du site comme les IRP n’ont pas cherché à dénaturer le projet initial avec toute son originalité. C’est très rare ! Souvent, les échanges et itérations avec le groupe projet appauvrissent les aspects les plus créatifs des projets. Ça n’a pas du tout été le cas ici et c’est sans aucun doute une des explications de son succès ! » conclut-elle.