Les distributeurs automatiques
À l’instar des acteurs de la restauration, les professionnels de la distribution automatique en entreprise n’ont pas été épargnés par la crise du Covid-19. La mise en place du télétravail, l’obligation de passer au gobelet au carton et la hausse du prix du café se sont encore rajoutées à ce contexte en 2021. Face à ces difficultés, les distributeurs de cafés, boissons et produits alimentaires ont été contraints de revoir leurs offres : les vendeurs historiques de machines, comme Selecta, Café Caron ou Maison Lyovel opèrent une montée en gammes de leurs produits et remplacent le café lyophilisé par du fraîchement moulu.
Les frigos connectés
En 2020, le secteur de la restauration d’entreprise a été durement touché par la crise. Depuis, le marché a dû se réinventer pour imaginer de nouvelles offres et s’insérer dans de nouveaux espaces de bureau. Parmi les récents entrants, les acteurs de la foodtech ont bousculé les codes de la cantine d’entreprise en s’appuyant sur le principe du self-service. Des plats frais sont préparés, souvent en circuits courts, puis livrés et stockés dans les étagères réfrigérées. Les salariés peuvent ensuite se servir selon les moyens de paiement prévus par l’entreprise. Pop Chef, Melchior Foodles, Bocal en Boucle… ces acteurs proposent des offres complémentaires avec en-cas sucrés disponibles toute la journée.
Un modèle à part
Depuis 2021, Picard a profité de l’engouement pour les nouveaux modèles de restauration et snacking pour accélérer sur son offre Snack Bar à destination des entreprises. Positionnée à mi-chemin entre le frigo connecté et le distributeur automatique, l’enseigne propose ses produits surgelés en libre-service en misant au passage sur le réaménagement des espaces et la présence systématique des micro-ondes.
Le corner bar
Très populaire dans les projets de réaménagements de bureaux « premium » et dans le coworking, le corner bar est un espace de vie qui s’appuie sur l’univers anglo-saxon du coffee shop ou du working café. La gestion de l’espace est confiée à un prestataire chargé de composer la carte des services en snacking et boissons. Surfant sur une tendance, appelée aussi catering, le barista ou le traiteur devient acteur du lieu : il peut réaliser des animations hebdomadaires et dresser des offres thématiques. Pour les plus grosses entreprises, par exemple celles recevant du public (ERP), l’endroit peut même se transformer en véritable food court et lieu de restauration multiservice.
Le point sur … La pause alimentaire et la productivité
D’après les neuroscientifiques, la pause casse-croûte est une affaire de plaisir à prendre au sérieux pour le cerveau. Les pauses spontanées et les moments de détente planifiés pour une collation, même de courte durée, sont de bons moyens de renouveler la concentration. Cela permet d’activer le circuit neuronal de la récompense et de stimuler la production de dopamine et sérotonine. Une envie qui pousse souvent à consommer sucré, car le glucose reste le carburant de notre cerveau. En quantité raisonnable, les fruits et les smoothies représentent de bonnes alternatives aux « aliments plaisir » comme les viennoiseries, bonbons et gâteaux.
La livraison
De nouveaux modèles, inspirés de celui des plateformes de livraison à domicile, se posent aujourd’hui comme des alternatives aux offres classiques de snacking qui figurent dans le catalogue des spécialistes de la fourniture de bureau. Moins calorique, sans sucres ajoutés, plus écoresponsables, les solutions proposées par ces entreprises intègrent souvent des produits en faveur d’une alimentation plus équilibrée. Braam ou encore Juste à temps proposent ainsi des packs d’abonnement tout-en-un, pris en charge par l’employeur, comprenant la location de machines à café, de fontaines à eau, la livraison de consommables, de corbeilles de fruits frais et fruits secs.
L’épicerie fine
Davantage soucieuses de la variété et de la qualité des produits qu’elles proposent à leurs salariés, certaines entreprises se portent aujourd’hui garante du « mieux manger » et du bien-être, y compris au coin café. Quitte à mettre le prix dans l’éventail de services proposés, les directions actionnent le levier RSE en s’orientant vers les circuits courts et les producteurs locaux. Objectif : offrir au salarié une expérience similaire à celle qu’il pourrait trouver dans un marché ou une épicerie fine. Jus, fruits, fromages, thés, chocolats, confitures… un épicier peut même conseiller en fonction des envies sucrées ou salées.
L’actualité légale
REP emballages
Depuis le 1er janvier 2024 est entrée en vigueur la REP Emballages Restauration appliquée aux professionnels du secteur de la restauration. Émanation de la loi Agec, cette obligation implique pour ces acteurs, dans le cadre de services proposés aux entreprises, de gérer l’impact financier lié aux petits emballages mixtes alimentaires qui représenteraient environ 80 % des emballages utilisés dans le secteur. Un volet à la fois financier et environnemental sur lequel les clients entreprises seront particulièrement vigilants lors des appels d’offres.
Le non fait maison
Depuis 2014, la mention « fait maison » permet de valoriser le savoir-faire du métier de cuisinier et d’informer le consommateur que le plat qu’il va manger a été préparé sur place, à partir de produits bruts. Elle a pour but de distinguer les plats de fabrication artisanale des ingrédients ou plats industriels. La démarche, restant facultative, n’a depuis que rarement été mise en application et reste peu connue. En réaction, le gouvernement avait donc cherché à inverser le processus en octobre dernier avec la volonté d’instaurer d’ici 2025 une mention « non fait maison ». Le projet de loi visant à la rendre obligatoire a été retiré début mars 2024.
La loi Egalim
Depuis le 1er janvier 2024, tous les fournisseurs de repas dans le cadre de l’entreprise privée sont concernés par la loi Egalim. Ils ont notamment l’obligation de proposer au moins 50 % de produits durables et de qualité dont au moins 20 % de produits bio.