Nos premiers souvenirs de cantine remontent généralement à l’enfance. Les verres Duralex, le goût plus ou moins apprécié des choux de Bruxelles... Puis les files d’attente, plateau à la main, en attendant son assiette de steak-frites. La restauration collective nous a tous marqué, d’une manière ou d’une autre, et fait partie intégrante de la culture alimentaire française. 1 repas sur 5 est pris hors domicile et 7,3 milliards de repas sont servis en moyenne chaque année en restauration collective, selon le Syndicat national de la restauration collective (SNRC). Certains l’apprécient pour son rôle social, avec des repas à prix décents, d’autres y voient un temps privilégié de partage et de convivialité. « C’est un moment important d’échanges, un lieu de commensalité qui structure la vie en société », écrit Jean-Pierre Poulain, sociologue de l’alimentation. En entreprise, si le temps accordé à la pause déjeuner a tendance à diminuer d’année en année, ce rituel n’en reste pas moins important. D’autant plus après deux ans de crise sanitaire et de télétravail. On le voit, on le sait : les salariés aiment venir au bureau pour retrouver leurs collègues à la pause de la mi-journée. De quoi rassurer les acteurs de la restauration d’entreprise, qui subissent encore parfois de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire et du développement accéléré du télétravail ? Face au contexte économique troublé, certains prestataires jettent l’éponge et ne renouvellent pas les contrats, d’autres tentent de s’adapter et revoient drastiquement leur offre pour répondre aux nouvelles habitudes prises par les salariés français. Un nouveau modèle pas évident à trouver mais nécessaire. Car personne n’a intérêt à voir la restauration disparaitre. Ni les salariés, ni les entreprises qui doivent plus que jamais animer le collectif. Paradoxalement, à l’heure du travail hybride, on n’a jamais eu autant besoin de la restauration collective.
Consultez le dernier numéro de Workplace Magazine