Pour la troisième année consécutive, Ubiq se penche sur les mutations des environnements de travail à travers les résultats de son baromètre sur l’immobilier de bureau. Premier constat, le coworking ne se porte finalement pas si mal malgré la chute du géant WeWork aux États-Unis. L’entreprise occupe même la 2e place des plus grands acteurs du coworking en France, derrière IWG et devant Morning. En tout, un million de mètres carrés sont exploités par les leaders du marché sur l’ensemble du territoire et la solution séduit autant les entreprises que les collaborateurs. Ils sont 73 % à affirmer se sentir fiers de leur espace de travail lorsqu’ils accueillent un client, un prospect ou un candidat et 68 % recommanderaient même à une autre entreprise de prendre un bureau dans leur espace de coworking. Leur enthousiasme se traduit également par le taux de présence qu’affichent ces espaces puisqu’ils sont 80 % à venir y travailler plus de 3 jours par semaine, et la moitié y passent entre 4 et 5 jours par semaine. Un succès qui peut s’expliquer par la proximité des espaces des moyens de transport les plus utilisés mais aussi par l’ensemble des équipements proposés qui récoltent la moyenne de 7,5/10 de la part des sondés. À tel point que 60 % d’entre eux estiment que les espaces de coworking favorisent leur bien-être. Des améliorations sont cependant à prévoir puisqu’un tiers des salariés ne sont pas satisfaits par le nombre et la qualité des espaces prévus pour s’isoler.
Les prix se stabilisent à Paris
Mais parmi les offres de bureau flexible, le coworking n’est pas le seul à avoir la cote. Le bureau opéré continue lui aussi son essor cette année puisque les entreprises ont emménagé 290 173 m2, soit une augmentation de 46 % par rapport à 2022. Un emballement qui peut notamment s’expliquer par la différence de coût entre un poste de bureau traditionnel (700 euros par poste par mois) et un poste de bureau opéré (670 euros par poste par mois). Léger point noir, les entreprises s’engagent cependant moins longtemps, 11 mois en moyenne en 2023 contre 12,8 mois en 2022 et 16,5 en 2021, selon les chiffres enregistrés sur le site d’Ubiq. Au global, le bureau flexible représente entre 1 et 5 % seulement du stock de bureau parisien mais réalise l'équivalent de 23 % des transactions de bureau traditionnel dans la capitale, signe de son succès.
L’augmentation de la demande est concomitante à une stabilisation des prix. À Paris, il faut désormais compter 721 euros par mois pour un bureau fermé, contre 757 euros l’année dernière. « Aurait-on atteint la maturité tarifaire en coworking dans la capitale ? », se questionne Ubiq dans son rapport. La capitale détient cependant, et pour la deuxième année consécutive, la première place du classement des villes les plus chères de l’Hexagone. Du côté des régions, le bas du classement 2022 était occupé par Marseille (377 euros) et Bordeaux (370 euros) mais c’est désormais Montpellier qui tient la dernière place avec une moyenne de 359 euros. Bordeaux enregistre quant à elle la plus forte augmentation entre 2022 et 2023 (19 %) suivi de près par Lyon (11 %).
Le bureau opéré, une alternative plus verte ?
Le marché du bureau flexible qui confirme donc sa maturité malgré des taux exponentiels devra faire face en 2024 à des normes RSE de plus en plus contraignantes et consolider sa participation à la réduction des émissions de CO2 des entreprises. D’autant que la note accordée par près des trois-quarts des sondés à la capacité des espaces de coworking à traiter leurs sujets RSE, ne dépasse pas les 7/10.
Pour les encourager le baromètre met à l’honneur les initiatives de deux géants du marché. Celle de Morning qui a mis en place un score impact, ratio entre émissions de CO2 et surface de chantier, avec l’objectif de le maintenir en dessous de 35 kg CO2 /m2. Pari en partie relevé par l’entreprise qui affirme que 50 % de ses espaces ont un ratio inférieur à 30 kg CO2/m2. C’est sur l’aménagement des espaces et le mobilier que Morning devra réaliser le plus d’efforts puisque le poste représente plus de la moitié de ses émissions. De son côté, Deskeo a lancé dès 2020 une démarche de bilan carbone sur ses activités avec le cabinet de conseil Magellan. Pour l’entreprise, le mobilier participe à 20 % des émissions, derrière celles émises par les collaborateurs (33 %). Pour les réduire, l’entreprise s’engage notamment à allonger la durée de vie de ses matériaux et équipement, à privilégier les matériaux biosourcés et le réemploi mais aussi à travailler sur l’isolation des bâtiments.
Un défi que le bureau opéré semble pouvoir relever haut la main, puisqu’à long terme, ce dernier se révélerait plus vert qu’un bureau traditionnel. L’étude compare les émissions des deux types de bureaux sur 9 ans en supposant l’installation de nouveaux locataires tous les trois ans et conclut que l’installation des derniers locataires en bureaux opérés émettrait plus de moitié moins que l’installation des derniers locataires dans un bureau traditionnel. En cause ? Moins de travaux, l’absence de modification du mobilier et des installations IT.