« Une semaine après que l’épidémie ne soit arrivée en France, la direction de Saint-Gobain nous a demandé de mettre certaines mesures d’hygiène en place : gants et masques pour les équipes de restauration, nettoyage renforcé des poignées de porte, etc. Pour ce qui est des gels hydroalcooliques, nous avons essayé d’en commander mais c’était déjà très compliqué d’en trouver ! Certaines universités parisiennes m’ont finalement donné des recharges de gels pour me permettre d’en mettre dans toutes les salles de réunion, les bureaux. Aussi, petit à petit, nous avons encouragé le télétravail et formé des équipes de deux ou trois personnes maximum, aussi bien en interne qu’auprès des prestataires, pour faire fonctionner la tour malgré tout, mais en effectif réduit.
En parallèle, nous étions en plein déménagement puisque nous devions rejoindre incessamment la nouvelle tour Saint-Gobain à la Défense... La volonté était alors évidemment de maintenir une continuité d’activité, mais aussi le déménagement en cours et d’assurer la continuité des travaux preneurs, certains étages n’étant pas encore entièrement finalisés… Le vendredi 13 mars, on déménageait les cartons dans la nouvelle tour. Et puis, finalement, le 16 mars, l’annonce tombe : confinement total. On a dû tout arrêter, fermer la tour, et dire aux collaborateurs de prendre leurs dispositions, de se mettre en télétravail pour ceux qui pouvaient le faire.
La vie en confinement
Depuis, nous avons un call tous les jours avec l’équipe des services généraux pour savoir où on en est, connaître les dernières décisions de la direction en fonction de l’actualité. Nous devons également veiller aux équipes du PC sécurité et incendie, encore présentes dans la tour. On met le nécessaire à leur disposition pour qu’elles puissent travailler en toute sécurité. Nous avons aussi maintenu un nettoyage par semaine dans ces zones-là.
De mon côté, j’en profite pour travailler sur des sujets qui n’avaient pas eu le temps d’être encore traités, le déménagement ayant été très chronophage ces dernières semaines. Par exemple, je me renseigne pour mettre des plantes dans la nouvelle la tour ou je crée des reportings… Toutes ces petites tâches qui prennent du temps et nécessitent d’être au calme ! Et puis surtout, on travaille d’arrache-pied sur la reprise d’activité. Car une fois le confinement levé, il va falloir s’activer à remettre la tour en route, planifier une désinfection totale pour rassurer les collaborateurs qui ressentiront encore certainement un stress. Je pense qu’il va y avoir un délai de retour au comportement naturel. Il va donc falloir remobiliser les moyens d’hygiène que nous avions instaurés avant le départ en confinement afin de maintenir des lieux de vie complètement sains pour accueillir nos collaborateurs. Nous allons aussi devoir remettre en route les équipements techniques, la partie restauration, gérer le réapprovisionnement… Tout cela risque de prendre quelques jours avant que les collaborateurs ne puissent rejoindre la tour. Car l’enjeu, c’est de pouvoir les accueillir dans de bonnes conditions. Et sur ce sujet-là, nous sommes en première ligne, on n’a pas le droit de se tromper !
Et après ?
Je pense que cela va changer nos pratiques d’un point de vue sanitaire et hygiène. Même si aujourd’hui, nous faisons le nécessaire, demain, certaines directions seront capables de nous demander de faire mieux et plus, et ce, tout le temps. À nous alors de trouver les nouvelles méthodes, de challenger les prestataires pour mettre en place ou pérenniser certaines mesures testées pendant cette crise. Bien sûr, cela ne se fera pas sans moyen financier. Est-ce que, demain, l’entreprise sera prête à faire un effort financier sur ce type de prestation ? Je pense que oui »
Retrouvez les autres épisodes de notre série "Les DET sur le front" :
- Episode 1 : "Ce qui était fait la veille était remis en question le lendemain… Tout évoluait sans cesse", Latifa Hakkou chez Ipsen
- Episode 3 : "La crise va nous amener à avoir une politique immobilière différente", Brice Boyer chez Deezer
- Episode 4 : "Le plus complexe est devant nous", Emmanuel Deparis chez Axa France
- Episode 5 : "Charge à nous de faire en sorte que les collaborateurs n’aient pas de doute sur la propreté ou sur leur sécurité", Sylvie Leforestier chez leboncoin
- Episode 6 : "Le parcours collaborateur sera jalonné de mesures d’hygiène et de distanciation sociale", Christophe Pont chez Generali
- Episode 7 : "Nous devons revenir aux fondamentaux, nous voyons bien qu’en période de crise, c’est ce qui fait la différence", Muriel Havas chez BlaBlacCar
- Episode 8 : "La fin d'un cycle ?", Thierry Cadiot, senior facility manager France dans une multinationale.