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Face à la situation inédite qui touche actuellement les entreprises, Workplace Magazine a souhaité laisser la parole aux responsables de l'environnement de travail qui continuent, au quotidien, à assurer la sécurité et la santé des salariés. Ils racontent leur expérience vécue, en cours et à venir. Les DET sur le front, épisode 3, avec Brice Boyer, global facility manager chez Deezer.

« Dès les débuts de la crise, nous nous tenions très informés de ce qu’il se passait car on sentait bien qu’il allait y avoir un impact important. Nous avions déjà anticipé la commande de nombreux gels hydroalcooliques et avions constitué un petit stock de côté. Par ailleurs, nous avons annulé toutes les réunions au-delà de 10 personnes et demander aux salariés de bien respecter les capacités des salles de réunion afin d’éviter que les gens ne soient trop en contact ou à l’étroit. Nous avons également mis en place un canal sur l’outil de communication Slack, nommé Covid19-information, où l’on informait les équipes sur tout ce que l’on mettait en place. Aujourd’hui, ce canal reste d’ailleurs très actif.

Enfin, nous avions prévu d’organiser une journée test de télétravail pour tous. Malheureusement, la date retenue pour ce test a finalement été le premier jour de confinement. Toutefois, nous étions déjà habitués chez Deezer à faire du télétravail. Nous savons que cela fonctionne, nous nous étions assurés par le passé des accès VPN, de nombreux outils de visio-conférence étaient déjà mis en place, etc.

 

Maintenir le lien par écran interposé

Aujourd’hui, la totalité des salariés est en home office et tous nos bureaux sont fermés. Une personne de l’équipe « Facility » et une personne de l’équipe IT se relaient cependant pour se rendre au moins une fois par semaine sur site afin de permettre aux salariés de récupérer du matériel ou des papiers si besoin. L’idée est de garantir une très bonne condition de télétravail. C’est réellement notre première mission en ce moment. Nous avons également mis en place une hotline et crée une boîte mail pour qu’ils puissent nous écrire s’ils rencontrent des problèmes chez eux. Dans les retours que nous avons, il s’agit principalement de problèmes liés à l’informatique mais nous avons également eu quelques demandes de salariés qui n’avaient pas de bureau chez eux. Quand c’était nécessaire, on leur a alors fait livrer un bureau, une chaise, un marchepied si besoin, à domicile.

Nous avons également mis en place dans les équipes des rituels pour garder le sentiment de travailler en équipe. Par exemple, tous les matins à 9h30, je me réunis avec mon équipe en visio. On se donne des infos business mais l’idée c’est surtout de prendre un café tous ensemble et de partager un moment informel. C’est primordial de maintenir le lien entre nous tous. Pour cela, nous avons aussi mis en place ou maintenu des cours de sport (comme le yoga par exemple) par visio, on a créé des playlists spécial confinement, on organise des jeux de société à distance le midi, on travaille avec notre partenaire Frichti pour que les salariés puissent toujours garder leurs avantages et bénéficier par exemple de la livraison gratuite chez eux, etc… Notre enjeu est de maintenir le bien-être de tous. Mais c’est extrêmement frustrant pour moi de le faire à distance ! J’aime ce métier pour le terrain et pour l’échange que j’ai quotidiennement avec les collaborateurs. Je suis un amoureux des bâtiments, des gens, j’ai besoin de me déplacer, d’aller voir ce qui se passe… C’est ce qui me manque le plus aujourd’hui. On essaie d’y palier en maintenant des rituels pour conserver les échanges et l’esprit d’équipe, mais ce n’est pas suffisant.

 

Et après ?

Nous anticipons déjà la reprise. Nous sommes notamment en lien avec notre prestataire de propreté pour organiser un travail de décontamination des sites que nous aimerions filmer pour le montrer aux collaborateurs et les rassurer. Une fois le confinement levé, il y aura certainement un retour progressif au bureau pour des raisons d’hygiène et de sécurité. On analyse en ce moment les équipes installées à chaque étage et essayons de mettre en place une rotation des équipes, au moins au départ, pour ne pas que tout le monde se retrouve en même temps dans le bâtiment.

Sur le long terme, je pense que nous nous poserons également des questions sur notre stratégie immobilière. La crise a prouvé que certains services pouvaient finalement télétravailler sans trop de difficultés. Cela nous questionne : doit-on à l’avenir conserver des locaux pour des équipes de 10 personnes ? Les collaborateurs vont-ils davantage travailler de chez eux ? Ou continuer à se rendre dans des espaces de coworking ? Je pense que la crise va nous amener à avoir une politique immobilière différente. Cela nous pousse également à réfléchir à l’organisation de notre nouveau bâtiment (NDLR emménagement prévu en septembre 2020), peut-être opter pour des solutions plus flex, etc. Tous ces sujets sont à l’étude et devront être considérés par la suite.  »

 

 

 

Retrouvez les autres épisodes de notre série "Les DET sur le front" :