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Le Village by CA a mesuré en partenariat avec Capgemini, l’évolution des relations entre start-up et grands groupes, à l’aune de quatre indicateurs principaux : la rapidité, la simplicité, la bienveillance et la création de valeur.

Premier constat dressé par le « Baromètre 2019 de la relation start-up/grand groupe » : les grands groupes se perçoivent plus performants dans les délais de paiement, et la rapidité en général, qu’ils ne le sont en réalité. A contrario, l’insatisfaction et l’exigence de rapidité des start-up est, elle, en hausse. 84 % des start-up interrogées trouvent que le délai entre la prise de contact et la prise de décision est lent ou très lent, soit 18 % de plus qu’en 2018. Alors que les grands groupes sont eux 60 % à le penser… Idem du côté des délais d’exécution, jugés lents ou trop lents par 77 % des start-up contre 43 % des grands groupes. On retrouve des proportions similaires dans la perception des délais de paiement qui sont estimés lents ou très lents par 80 % des start-up alors qu’ils ne sont que 45 % dans les grands groupes à s’en émouvoir. « Il semble que les start-up aient pris conscience de leur valeur et soient devenues plus exigeantes dans leur relation avec les grands groupes. Sur le terrain, on se rend compte que les opérationnels au sein des grands groupes essaient de faire bouger les lignes pour que la collaboration avec les start-up soit plus efficace. Cependant, côté fonctions supports (juridique, finance, achats…), il reste encore une belle de marge de progression », commente Seddik Jamai, en charge du Digital Financial Services & FinTech au sein de l’entité Services Financiers chez Capgemini Invent.

 

L’envie de collaborer se traduit par des objectifs clairs, une communication fluide et une confidentialité respectée…

Les objectifs de la collaboration sont clairs pour 69 % des start-up et 88 % des grands groupes. C’était déjà le cas en 2018 avec des taux de réponses très proches : 71 % de start-up et 84 % des grands groupes trouvaient que les objectifs communs étaient bien définis et compris. De même, la communication est perçue comme facile pour 64 % des start-up, et 84 % des grands groupes. Des chiffres très proches de ceux de 2018.

 


Fait nouveau en 2019 : les deux parties s’accordent à dire que leur culture d’entreprise est bien comprise par l’autre. 79 % des start-up et 86 % des grands groupes l’affirment, en forte hausse par rapport à 2018. En effet, seules 56 % des start-up et 64 % des grands groupes le pensaient l’année dernière. La hausse du sentiment de compréhension mutuelle est donc de 41 % du côté des start-up et 34 % du côté des grands groupes.

 

… Mais l'équilibre reste à trouver
L’étude révèle que les deux parties déplorent des conditions contractuelles non adaptées : 47 % des grands groupes et 46 % des start-up sont alignés sur ce constat. Autre bémol : on trouve de grands écarts de jugement dans l’équilibre de la relation : 73 % des grands groupes trouvent la relation équilibrée contre seulement 46 % des start-up. Ici encore, l’évolution par rapport à 2018 est notable, puisqu’en 2018 les start-up étaient 69 % à trouver la relation équilibrée, soit une dégradation de la perception de 74 % entre 2018 et 2019. Le déficit d’accompagnement ressenti par les start-up (54 %) est l’une des raisons explicatives de l’écart de perception de la relation startup / grand groupe.

 

Intérêt de la collaboration : les attentes divergent

 

 

Autre point de divergence entre les deux parties : l’évaluation de la création de valeur grâce à cette collaboration. Pour les grands groupes, l’amélioration de l’expérience utilisateur constitue la clé de voûte de leur rapprochement avec les start-up. En effet, ils citent ce critère à hauteur de 73 % d’entre eux comme élément de satisfaction majeur, devant le gain en termes d’image (55 %) et la réalisation d’un Proof Of Concept (55 %). Du côté des start-up, la mesure de la création de valeur est toute autre. Pour elles, l’intérêt consiste avant tout à bénéficier de références et augmenter leur chiffre d’affaires. On peut même noter des divergences en fonction de la maturité des jeunes pousses. Pour 74 % des start-up de plus de 6 mois, l’augmentation du chiffre d’affaires constitue le critère principal de la création de valeur attendue de la collaboration avec un grand groupe. L’obtention de références ainsi que l’augmentation de leur visibilité sont également deux critères plébiscités par plus de 60% d’entre elles. A noter : les toutes jeunes pousses de moins de 6 mois valorisent en premier lieu l’augmentation de leur visibilité (78 %), critère décisif pour leur futur développement.