D’après une étude de L’Observatoire de l’emploi cadre de l’Apec, dont les dernières observations ont été publiées le 12 mars 2024, le télétravail régulier est devenu un prérequis pour les salariés français.

Avec cette nouvelle étude menée fin 2023 et début 2024 auprès de plusieurs milliers de personnes, l’Apec (Association pour l’emploi des cadres) a souhaité mesurer l’intégration du télétravail dans la vie des cadres français. Premier enseignement : deux cadres sur trois télétravaillent au moins un jour par semaine : 16 % une journée, 28 % deux jours, 13 % trois jours, 4 % quatre jours et 6 % sont en télétravail à temps plein.

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L’Apec souligne que cette pratique, auparavant plus développée dans les grandes structures, gagne du terrain dans les TPE-PME. La plupart des cadres adaptent leur activité en fonction de leur lieu de travail, privilégiant le bureau pour les réunions, préférant le travail à domicile pour les tâches plus individuelles (administratives ou sujets de fond).

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Pas de retour en arrière

Le deuxième chapitre de l’étude Apec s’intéresse aux désidératas des cadres en matière de télétravail. La moitié des sondés aimeraient plus télétravailler à l’avenir : 14 % d’entre eux aimeraient un jour, deux jours par semaine seraient l'idéal pour 30 %, trois jours pour 22 %. Le travail à domicile est notamment apprécié pour la diminution du temps passé dans les transports, la possibilité de travailler au calme, la flexibilité dans la gestion de ses horaires et la possibilité de gérer des imprévus personnels.

82 % seraient donc mécontents si le télétravail était supprimé par leur entreprise (69 % s’il était réduit). Près de la moitié des cadres (45 %) déclarent même qu’ils démissionneraient de leur entreprise si l’accès au télétravail était supprimé, un chiffre qui atteint 57 % parmi les cadres de moins de 35 ans.

Une certaine prudence

Si le télétravail s’est généralisé chez les cadres, ces derniers restent toutefois prudents vis-à-vis de cette pratique. Un sujet important est l’interaction entre salariés et la cohésion des équipes. 48 % pensent ainsi que l’intégration des nouveaux salariés est plus difficile avec le télétravail, 46 % estiment moins apprendre de leurs collègues, et 41 % ressentent une forme d’isolement. La séparation entre vies professionnelle et personnelle devient également plus floue pour quatre personnes sur dix, surtout chez les plus jeunes. De même, les moins de 35 ans craignent que le télétravail ne freine leur évolution professionnelle en ratant des informations (49 %) ou en invisibilisant leur charge de travail (46 %) par exemple. Pour autant, à 69 %, les cadres interrogés estiment que le télétravail présente plus d’avantages que d’inconvénients. Un chiffre qui grimpe à 74 % pour les moins de 35 ans.