picture © Takuji Shimmura

Élément révélateur des enjeux du Grand Paris et des mutations territoriales au nord de la capitale, l’installation de la Banque de France signe le renouveau d’un site, mais aussi celui de tout un quartier avec la volonté de préserver le patrimoine emblématique des anciennes halles industrielles.

Le nouveau site pensé par l’architecte Jean-Paul Viguier est significatif dans le vaste plan entrepris par la Banque de France pour repenser son parc immobilier et moderniser son équipement en un site industriel adapté à ses missions actuelles. Deux anciens bâtiments de l’usine Babcock Wilcox, l’un en brique de 1923, l’autre en béton de 1987, qui accueillent les bureaux et le public. Restaurés dans le respect de leur singularité, ils sont désormais organiquement connectés pour instaurer une harmonisation des usages et des fonctions. Ils font face à l’unité sécurisée, centre névralgique du dispositif architectural. Ce bâtiment coffre-fort est composé par la juxtaposition de trois volumes cubiques. Sa première fonction est le contrôle automatisé à très haute cadence des billets avec une destruction automatique des billets usagés et la mise à l’écart des coupures douteuses. La seconde fonction est le stockage des valeurs assuré dans une « serre » haute de 26 mètres. La lumière naturelle revêt un rôle primordial dans le parti-pris architectural de cet environnement a priori hermétique : la façade en céramique blanche déploie un jeu de motifs en creux et alternés qui en adoucit le caractère défensif et crée une vibration en fonction de l’ensoleillement. Ce rapport à la lumière se manifeste également au cœur du bâtiment avec un vide triangulaire abritant un patio accessible au personnel.

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