Après avoir fait couler beaucoup d’encre, les Tours Duo sont enfin livrées et occupées. L’ensemble IGH s’étend sur plus de 10 000 m² et permet au groupe bancaire BPCE de concrétiser sa nouvelle organisation liée au travail hybride. Au programme : flexibilité, digitalisation et espaces serviciels. Visite.

Difficile de ne pas les remarquer dans le ciel parisien. Après plusieurs années de travaux, les Tours Duo, à l’allure singulière, ont accueilli leurs premiers occupants en juin dernier. Situé dans le 13e arrondissement, le bâtiment imaginé par Jean Nouvel et livré par Ivanhoé Cambridge héberge désormais le nouveau siège social du groupe BPCE. « Cela fait 20 ans que le groupe est implanté dans le 13e, il était important pour nous de poursuivre l’histoire avec cet arrondissement », précise Laurent Benatar, directeur général technologies et opérations du groupe. Les tours s’étirent au total sur plus de 105 000 m², dont 90 000 m² de bureaux. À l’ouest, la tour de 122 m de hauteur accueille sur 28 étages des bureaux, un restaurant d’entreprise, ainsi qu’un hôtel 4 étoiles signé Philippe Stark sur les derniers étages. À l’est, celle de 180 m de hauteur déploie quant à elle sur 39 étages des bureaux, un auditorium, plusieurs restaurants, une cafétéria, un sky garden…

Cap sur l’hybride

L’emménagement est prévu en plusieurs phases, les tours accueillant pour l’heure 5 000 collaborateurs, auparavant répartis sur plusieurs sites. Début 2023, ils seront 9 000. L’occasion pour le groupe de rationaliser son parc immobilier, avec une réduction de près de 40 % de son empreinte immobilière. L’occasion, aussi et surtout, de créer un nouvel environnement plus en phase avec les nouvelles organisations du travail. Pour ce faire, le groupe a lancé le programme WELL, visant à améliorer l’expérience collaborateur « en termes de souplesse d’organisation, d’autonomie et de bien-être au travail en mode hybride » précise-t-il.

ToursGroupeBPCE_Etage_FabriceVALLONBPCE1.jpg

À la tête de l’opération : Sophie Février, directrice immobilier et environnement de travail du groupe BPCE. « Nous avons mis en place un forfait de télétravail jusqu’à 10 jours par mois, à raison de deux jours par semaine en moyenne. L’idée est d’impulser un management différent, basé sur la confiance », précise cette dernière. Une réflexion qui était déjà engagée avant le Covid. « Cela nous amène à imaginer une autre manière de travailler, avec des collaborateurs qui se croisent à la fois plus et moins souvent ! », complète ­Laurent Benatar.

Flex 0.6

Pour permettre d’optimiser son parc immobilier et favoriser les rencontres et l’interaction, le groupe a opté pour le flex office, avec un taux à 0,6. De nombreux collaborateurs ont été associés à l’évolution des espaces en amont. Depuis deux ans, ils ont eu l’occasion de tester et d’appréhender ces modes d’organisation sur un site pilote, permettant un déploiement progressif dans les tours, mais aussi dans les autres immeubles d’Île-de-France. Au total, quatre typologies de postes de travail ont été élaborées pour coller aux différents modes de travail des collaborateurs : mode classique, mode projet pour favoriser la collaboration, mode solo pour faciliter la concentration et mode assis-debout pour varier les postures.

ToursGroupeBPCE_Bureaux-FabriceVALLONBPCE.JPG

Pour meubler les étages des Tours, l’accent a clairement été mis sur le réemploi, avec près de 60 % du mobilier réutilisé au total. « L’emménagement progressif nous permet de réemployer au fur et à mesure. Tous les sièges ont par exemple été réutilisés des anciens sites », souligne Sophie Février. En plus des postes de travail, les collaborateurs ont accès à de nombreuses salles de réunion classiques, complétées par des bulles d’échanges pouvant accueillir jusqu’à 4 collaborateurs pour des réunions en visioconférence ou des échanges en présentiel. Des espaces alternatifs, destinés au travail collaboratif et/ou créatif, sont également disponibles à proximité. Chaque étage offre par ailleurs un espace lounge d’une centaine de mètres carrés pour prendre un café ou organiser une réunion informelle. Plus de 2 500 collaborateurs ont pu participer aux choix d’aménagement de ces espaces. On y retrouve notamment des bibliothèques, des gradins, des espaces d’exposition ou encore des espaces créatifs.

Du service à tous les étages

Un « welcome bar » est également présent dans chacune des tours. Espace multiservices, il regroupe le support informatique et téléphonie, les services généraux et propose des ateliers outils collaboratifs et coaching digital. Les collaborateurs sont accueillis, sans rendez-vous, par une équipe d’experts présente « pour répondre à toute problématique en direct, comme une réparation d’iPhone ou d’ordinateur », explique Sophie Février qui ajoute que « les collaborateurs arrivent parfois irrités, mais ils repartent toujours contents ! ».

ToursGroupeBPCE_WelcomeBar-FabriceVALLONBPCE2.jpg

Et le groupe BPCE ne s’est pas arrêté aux Tours Duo : les différents welcome bar sont tous interconnectés par l’intermédiaire de la Vitre, un écran vidéo permettant à un collaborateur se trouvant sur un autre site BPCE en France d’entrer en contact avec les équipes du welcome bar du siège social, qui peuvent ainsi intervenir pour dépanner ou répondre à certaines demandes de matériel, en déverrouillant un casier à distance par exemple. Un distributeur automatique de fournitures est également disponible au sein de l’espace, permettant de suivre plus facilement les consommations et « de moins stocker dans l’immeuble ». Autre particularité : le learning village. Situé au 25e étage de la Tour Est, il propose sur une superficie de 470 m² des expériences immersives grâce à la réalité virtuelle. Le groupe a notamment travaillé sur une visite collective des Tours afin de plonger dans l’ambiance du chantier ou encore sur une formation sécurité incendie en VR, avec mise en situation d’évacuation des tours en cas d’incendie.

On retrouve également en plus de ces différents espaces une palette de services tournés vers le bien-être avec, pêle-mêle : une conciergerie, un espace avec cours de yoga, séances de sophrologie, relaxation… ou encore une salle de sport proposant diverses activités et cours collectifs. La restauration n’est pas en reste avec pas moins de cinq restaurants traditionnels s’adaptant aux nouvelles habitudes de consommation et proposant notamment des plats végétariens, sans gluten et sans lactose. Le groupe a de plus mis en place une offre « sur le pouce » intégrant des frigos connectés et distributeurs automatiques, avec un service de click & collect.

Des tours connectées

Le tout est chapeauté par une infrastructure digitale. « Nous avons mis l’accent sur la connectivité afin que les collaborateurs puissent se repérer dans le bâtiment et accéder aux différents services. L’enjeu est de proposer la meilleure expérience collaborateur, en continuité entre physique et distanciel », commente Laurent Benatar, directeur général technologies et opérations du groupe BPCE. L’expérience digitale débute dès l’entrée. Un badge, accessible sur le téléphone, permet de passer les portiques et d’accéder aux étages. À chaque niveau, on retrouve ensuite des « groom pad », sorte de tablettes géantes permettant de repérer rapidement les espaces disponibles et/ou de les réserver. De nombreux QR codes disséminés dans les espaces permettent par ailleurs de signaler rapidement tout incident constaté depuis son smartphone.

« L'enjeu est de proposer la meilleur expérience collaborateur, en continuité entre physique et distanciel. »

Le groupe a également développé deux applications maison : Ariane et Anywhere. La première permet d’accéder à la réservation d’espaces depuis son téléphone, la seconde offre la possibilité aux salariés de déclarer les jours de présence sur site ou d’indiquer un autre lieu de travail et de savoir où sont leurs collègues. Les managers peuvent par ailleurs y indiquer des jours de présence obligatoires pour les équipes, les « purple days ». Des outils précieux pour l’exploitation, permettant de connaître précisément les usages des différents espaces, selon la directrice de l’immobilier et de l’environnement de travail du groupe, et d’agir en conséquence en cas de zone sous-occupée. Quant à la multiplicité des applications, BPCE la justifie par des usages et un traitement des données différents. « Les données plus personnelles sont ainsi séparées des données liées au bâtiment qui sont, elles, anonymisées », indique le groupe.

En chiffres

  • 2 tours
  • 5 ans de travaux
  • 105 000 m2 au total
  • 90 000 m2 de bureaux
  • 9000 collaborateurs
  • 1500 m2 de panneaux photovoltaïques
  • 60 % du mobilier réutilisé
">