« Dans cette étude, les salariés expriment très fortement leur souhait de préserver la dimension sociale de l’espace de travail et revoient à la hausse leur niveau d’exigence […] sur la mise à disposition d’espaces variés et adaptés à toutes les postures de travail », annonce en préambule Olivier Estève, directeur général délégué de l’opérateur immobilier Covivio, commanditaire de l’enquête réalisée en trois vagues (février, juillet, septembre) et selon un panel représentatif de salariés et dirigeants. Côté entreprises, elles sont 93 % à affirmer se préoccuper des espaces de travail de leurs collaborateurs. L’étude révèle d'ailleurs un « point de bascule » perçu par les entreprises. Pour 46 % (+4 points entre la 1ère et 2e vague) d’entre elles, la qualité des espaces et services proposés jouera un rôle plus important à l’avenir sur leur attractivité auprès de salariés potentiels, que sur leur image auprès de leurs clients (39 %, -7pts).
Améliorer le quotidien au bureau
Qu’est-ce qu’un cadre de travail agréable ? Pour les salariés, deux critères arrivent en tête : l’ambiance de travail citée à 77 % et la flexibilité (horaire, télétravail…) à 62 %. Viennent ensuite l’emplacement des locaux (47 %), le matériel performant et la connectivité (45 %), devant les espaces de détente et de convivialité (22 %) et l’agencement des locaux (10 %). Un classement stable sur les 9 mois d’enquête qui témoigne de l’importance de la dimension sociale du bureau, clairement identifiée par les salariés.
Or, ces éléments de satisfaction ont souffert cette année à cause des restrictions au bureau et de la distanciation sociale. Ainsi, l’ambiance de travail enregistre une baisse notable de 7 points par rapport à février. Dans la même logique, la satisfaction relative au fait de bénéficier de flexibilité d’une part (68 %), et à
la qualité de l’agencement des locaux d’autre part (63 %), baisse de 5 points pour ces deux aspects.
Quand on les interroge sur les élements à changer en priorité pour améliorer le cadre de travail, les salariés citent en premier lieu la flexibilité (27 %, +8 points depuis février dernier). Viennent ensuite l’ambiance de travail (20 %, +2 pts) et le fait de disposer d’un matériel performant et d’une bonne connectivité (18 %, -1 pt).
Place à la convivialité
L’enquête souligne également l’importance que les salariés donnent à la dimension sociale et collective de leur environnement de travail puisqu’ils citent à 66 % (+6 pts) le besoin d’accorder plus de place aux surfaces de convivialité et aux postures pour travailler autrement. Puis ils évoquent, en deuxième position, leur souhait de réduire la densité des espaces de travail (60 %, +9 pts). Deux éléments qui confirment que les salariés sont prêts à envisager un nouveau rapport à l’espace de travail, qui n’est plus celui du poste de travail au sens strict, mais d’un espace partagé et diversifié dans ses formes quotidiennes. 46 % des salariés attendent d’ailleurs le développement de solutions alternatives comme le coworking et 45 % (+10 pts) la réduction des surfaces grâce notamment à la mise en place du flex office (bureau non attribué).
Le télétravail, nouvelle normalité ?
La proportion d’entreprises proposant le télétravail à leurs salariés a connu une hausse de 24 points sur la période des 9 mois d’enquête (de 55 %
à 79 %). Sur les 79 % qui le proposent, 18 % le permettent à tous les salariés et 61 % à certains profils de collaborateurs uniquement. Aussi, les grandes entreprises sont plus nombreuses à proposer le télétravail à leurs salariés : 90 % (contre 77 % des plus petites entreprises), dont 65 % à certains profils uniquement.
70 % des entreprises veulent réaliser des aménagements
Outre le fait que les entreprises semblent avoir intégré que l’attractivité de leurs espaces de travail jouera un rôle essentiel pour embaucher de futurs talents, 70 % d’entre elles envisagent des évolutions importantes dans leur immobilier. À la fois pour réduire leurs surfaces, mais aussi et surtout, pour gagner en flexibilité. À la question des évolutions immobilières à déployer, elles sont 46 % à déclarer vouloir augmenter les surfaces de convivialité et les postures alternatives pour travailler autrement, un item ressortant en tête des réponses. 39 % (+3 pts) d’entre elles entendent par ailleurs réduire la densité des espaces de travail dans un contexte de distanciation sociale et de respect des gestes barrières. Deux évolutions sans doute permises par la mise en place du flex office jugée prioritaire par 38 % d’entre eux (+10 pts), tout comme la possibilité de proposer des solutions alternatives comme le coworking, citée aussi comme prioritaire par 38 % des dirigeants (+11 pts).