
Comme chaque année l’Ifop s’est penché sur la santé auditive des salariés. L’étude révèle que 51 % d’entre eux affirment être personnellement gênés par les nuisances sonores au travail. Pour la première fois depuis 2017, la barre des 50 % a été franchie. Ce sont les salariés de l’industrie, notamment les ouvriers, et les employés du commerce mais aussi les Parisiens qui en souffrent le plus. Les principales nuisances subies sont les bruits « parasites » propres au travail : les allées et venues, les conversations entre collègues et les conversations téléphoniques ou en visioconférence. Viennent ensuite les nuisances sonores provenant de l’extérieur des locaux (35 %).
La plupart des télétravailleurs, qui restent souvent chez eux pour se protéger de l’émulation du bureau, semblent plus sensibles aux nuisances sonores. Ils sont en effet 56 % à s’en plaindre, 4 % de plus que l’ensemble des salariés. Ils sont aussi plus nombreux à se plaindre de fatigue et de stress (70 % et 61 %). Tant et si bien qu’1 télétravailleur sur 2 affirme que la gêne du bruit pourrait leur faire fuir le présentiel.
Un bruit qui court sur la santé des travailleurs
Des conditions qui impactent le bien-être des salariés et l’ambiance au travail. Près de la moitié d’entre eux estime que le bruit entraîne une incompréhension entre collègues et qu’il est à l’origine d’agressivité dans les échanges voire même de tensions ou de conflits au sein de leur équipe de travail (41 %). Des chiffres en hausse d’environ 10 % depuis 2019. En plus de rogner sur l’ambiance au travail, les nuisances sonores affectent la santé des travailleurs. 66 % d’entre eux parlent de fatigue, de lassitude et d’irritabilité et 56 % de stress à tel point que plus d’un quart des salariés ont sollicité un arrêt de travail ou envisagent de le faire. Malgré leur inconfort, la majorité d’entre eux n’envisage pas de demander d’équipements permettant de réduire l’impact des nuisances. Pire encore, 58 % des salariés avouent qu’ils ne sauraient pas comment réagir en cas de trouble de l’audition provenant d’une forte exposition sonore sur leur poste de travail.
Pour autant, les entreprises ne semblent pas prendre la mesure des nuisances subies puisque plus de la moitié d’entre elles n’a effectué aucune action pour les réduire. Un constat tout de même contrasté en fonction des secteurs. C’est dans l’agriculture et l’industrie, où les salariés sont les plus touchés par les nuisances sonores, que le plus de mesures sont prises.
Malgré les effets néfastes subis par les salariés, le bruit reste pour eux une considération moins importante que l’emplacement de leur espace de travail et passe après l’éclairage et la température du poste de travail.

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