À l’heure où l’on parle de nouveaux modes de travail de plus en plus hybrides, et de flexibilité à tout va, qu’en est-il de l’exploitation des espaces de travail et notamment des prestations d’hygiène et propreté ? Nous avons posé la question à Éric Noleau, membre du directoire de GSF.

 

​​​​​Des effectifs qui varient au jour le jour, un télétravail en hausse… Comment ces bouleversements des modes de travail se répercutent-ils sur l’exploitation des espaces de  travail et les prestations d’hygiène ?

​​​​Nous remarquons une grande variabilité des lieux utilisés en surface et en type (flex office, home office, coworking,..), mais aussi des durées, des fréquences et des agendas de présence des occupants. Et les orientations prises changent en fonction des semaines, des lois et des décrets sanitaires… La nécessité d’être agile pour les prestataires est devenue majeure. Pour cela, nous devons être encore plus dans l’anticipation. Nous réalisons aujourd’hui des prestations souvent forfaitisées, avec des équipes concernées par des conventions collectives où tout n’est pas « variabilisable » à la journée en fonction de la présence des occupants. L’anticipation nous permettra demain de structurer et mieux cibler nos organisations en fonction des usages.

La nature de la prestation en elle-même va-t-elle évoluer ?

 


Nous devons en effet travailler à une nouvelle proposition de valeur. Les interventions en prestations mono métiers récurrentes risquent de devenir des organisations « d’hier ». Demain il nous faudra être polyvalent et proposer des assemblages de prestations qui permettent d’anticiper la satisfaction et de réaliser de « l’hospitality management » au quotidien. Les équipes pourront par exemple être constituées pour effectuer, en fonction d’un besoin ciblé et prévu, des opérations de nettoyage, de factotum, de gestion des déchets, mais aussi de dé- ou ré-aménagement de surfaces. Elles vont devoir être en capacité de s’adapter au jour le jour en termes de quantité de tâches et de type de tâches en fonction du besoin du client. Et nous allons devoir construire un nouveau modèle économique pour ce type de prestations variabilisées, ciblées, à l’usage.

 

 

 

Les orientations prises changent en fonction des semaines, des lois et des décrets sanitaires… La nécessité d’être agile pour les prestataires est devenue majeure.

 

 

Un modèle économique à repenser, mais aussi et surtout des contrats et un cahier des charges à reformuler ?
Je pense que demain, les cahiers des charges n’intégreront plus une fréquence à l’année ni d’obligation de moyens mais définitivement des obligations de résultats. Cela associé à l’exigence absolue pour le prestataire de devoir s’adapter rapidement en termes d’effectifs, de bouquet de prestations, aux modifications de surfaces utilisées.

 

Il devient de plus en plus nécessaire de rendre les protocoles sanitaires visibles pour assurer les collaborateurs… Est-ce que cela peut permettre d’accélérer le déploiement du nettoyage en journée ?
Évidemment ! Ce n’est pas un moyen, mais plutôt une confirmation. Cette crise a propulsé dans la lumière les métiers d’hygiène et de propreté. Les équipes des prestataires se sont retrouvées directement associées au tissu humain de l’entreprise cliente. Et cela a commencé à changer la relation entre celui qui utilise, « consomme » son environnement de travail, et celui qui va l’entretenir. Cela conduit à une humanisation de la prestation de service, qui devient visible, rassurante. La crise a en cela été une réelle confirmation du bénéfice apporté par le travail de journée.