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Une matinée, un sujet et de nombreux débats. Le 26 septembre dernier, Workplace Magazine organisait son premier LabDigital à l'espace Wellio de Montmartre, réunissant donneurs d'ordres, prestataires et experts. L'occasion de parler digital workplace, smart building et rôle de la data dans l'environnement de travail...

Après la révolution industrielle, celle du numérique est en cours. Elle bouleverse tout sur son passage et ne cesse de réinventer nos pratiques et modes de vie, de consommation et de travail. Rien ne semble pouvoir arrêter cette vague numérique. Bien sûr, l’environnement de travail n’y échappe pas. Du bâtiment aux équipements en passant par les logiciels et les services, tous les acteurs sont concernés et appelés à participer à cette transformation. C'était justement l'objet du LabDigital organisé par Workplace Magazine, en partenariat avec l'Arseg et Wellio et le soutien d'Aremis et Penelope.

 

 

Parlez-vous big data ?

En introduction, Cédric Gouy Pailler, chercheur en intelligence artificielle au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), a rappelé ce qu'était une data, d'où elle venait et comment les spécialistes arrivaient à faire parler ces masses de données. Il a ensuite expliqué le rôle de l’intelligence artificielle dans leur exploitation (machine learning, deep learning). Enfin, son intervention a permis d'avertir sur les risques d'utilisation de données incomparables, ainsi que de l’existence de biais humains dans la construction des algorythmes ou encore dans le placement des capteurs. « Le big data a un autre travers, celui de rechercher des corrélations de données sans s’interroger sur la causalité », a-t-il souligné.

 

 

 

"Une véritable marée noire"

S'en est suivie une première table ronde intitulée "La data, futur pilote de l'environnement de travail ?". Les outils actuels d’exploitation des bâtiments, auxquels s’ajoutent désormais les multiples systèmes des prestataires de services et autres objets connectés, génèrent en effet une quantité considérable de données. En digitalisant leurs espaces de travail, les entreprises se transforment ainsi par la force des choses en producteurs de data. Cette dernière, considérée comme le « pétrole du 21ème siècle » est au cœur des débats et cristallise toutes les attentions. À qui profite-t-elle ? À quoi sert-t-elle ? Comment la faire parler ? Et surtout, qui demain sera en mesure de la traiter ? Pour répondre à ces nombreuses questions, Pascal Vottier, practice leader « Occupier & Building Services » chez Aremis, Alain Kergoat, directeur des programmes de la SBA et Nicolas Blandin, directeur commercial Engie SSinergie (filiale d’Engie) étaient réunis lors de cette table ronde. "Si la data est considérée comme l'or noir du 21e siècle, aujourd'hui dans l'environnement de travail, nous avons autant de puits de pétrôle que nous avons de prestations, d'activités de services. Nous faisons face à une véritable marée noire !", a introduit Pascal Vottier.

 

 

 

Quid de la sécurité

Aussi bénéfique puisse-t-elle être, la digitalisation n'est pas sans conséquence. Après avoir longuement parlé de smart building, objets connectés, etc., une question s'impose : quid de la sécurité ? En se digitalisant, à quoi s'exposent réellement les entreprises ? « Les attaques se font de plus en plus nombreuses et la cybermenace est réelle, a prévenu Loic Guezo, secrétaire général du Clusif et SEMEA Cybersecurity Strategy Director chez Proofpoint. Il a notamment insisté sur l'impact de ces attaques sur les chiffres d'affaires des entreprises ciblées... "Grâce aux systèmes de contrôle, d’accès, d’ascenseur, de gestion technique du bâtiment, les pirates peuvent prendre le contrôle d’une industrie ou d’un bâtiment", ajoute-t-il.

 

 

 

Digital workplace, ami ou ennemi de l'expérience utilisateur ?

Pour les directeurs de l’environnement de travail et les exploitants, digitaliser les bâtiments et les environnements de travail leur permet donc de récolter de la donnée, suivre les usages, faciliter le reporting, etc. Mais qu’en est-il pour les collaborateurs ? Ils sont, eux aussi, impactés par cette digitalisation, voire même directement visés. Selon une enquête du Club digital de l'Arseg, l'enjeu n°1 de la digitalisation serait l'amélioration de l'environnement et des services rendus aux collaborateurs. Alors le digital workplace peut-il réellement améliorer l’expérience utilisateur ? Dans quel but ? Doit-on pour cela tout digitaliser ?... Benoît Poron, directeur du développement du groupe Penelope, Cyril Dugué, dirigeant-fondateur de Convergence et Dominique Delattre-Demetz, directrice de l’environnement de travail chez Saint-Gobain ont exprimé leurs points de vue sur ces questions.