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L'Arseg publie l'édition 2020 de son étude sur l'environnement de travail. Que pèse le marché ? Qui sont les DET ? Quels sont leurs rôles, leurs positions au sein de l'entreprise, leurs préoccupations, leurs projets ?... Voici, en avant-première, un avant-goût des résultats.

 

 

En 2019, l’environnement de travail représente 1,1 million de salariés, soit 4,3 % de la population active française et mobilise un budget global de 120 milliards d’euros (hors loyer). C’est ce secteur qui pèse dans l’économie française, porteur d’emplois et d’avenir, que le pôle études & prospective de l’Arseg a étudié à la loupe pour réaliser sa dernière étude. Premier constat établi : le métier se transforme et connait actuellement de profonds bouleversements à travers l’évolution de son capital humain, ses moyens de gestion, mais également de son positionnement dans l’organisation des entreprises. L’étude montre ainsi une première évolution concernant les profils recherchés par les employeurs, que cela soit à travers les formations (initiales ou continues) ou l’expérience acquise. Tout d’abord en termes de parcours, le niveau de formation initiale mesuré confirme l’inversion déjà observée il y a huit ans avec une consolidation nette des profils Bac +5, conséquence de nouvelles exigences portées sur l’environnement de travail et se traduisant par une structuration progressive de la fonction. Concernant les formations continues, accroître ses compétences est aujourd’hui un enjeu prioritaire pour le directeur de l’environnement de travail notamment dans un contexte fortement évolutif. Cela lui impose d’adapter l’ensemble de ses savoir-faire vers une montée en professionnalisation rapide. La fonction enregistre une hausse de son niveau d’expérience global moyen avoisinant les 25 ans, mais dont le nombre d’années lié au domaine de l’environnement de travail est bien moindre. Ainsi les compétences provenant des achats, des ressources humaines ou du contrôle de gestion sont aujourd’hui bien installées et l’on note l’apparition de nouveaux professionnels issus des services informatiques (SI). La transformation digitale développée par un grand nombre d’entreprises s’est traduite par la mise en place d’environnement de travail numérique et de nouveaux processus métiers que les DET peuvent appréhender. En toute cohérence, la professionnalisation des acteurs de l’environnement de travail a entraîné une revalorisation de leur rémunération qui reste corrélée au niveau de responsabilités confiées, en surfaces gérées ou en prérogatives, autant qu’aux autres critères traditionnels de parcours. En 2020, le salaire moyen d’un DET est ainsi situé à 69 k€ bruts annuels, soit une augmentation de 20 % en dix ans.

 

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Des activités et des modes de gestion en évolution

La direction de l’environnement de travail regroupe des services hétérogènes qui touchent à de nombreuses missions différentes, bénéficiant d’une position consolidée au sein de l’entreprise. La fonction adapte ses moyens de gestion pour répondre à l’émergence de nouveaux besoins organisationnels, sociaux, environnementaux ou encore numériques. Ces tendances se traduisent par un rattachement hiérarchique plus stratégique qu’auparavant : 30 % des DET sont désormais rattachés à la direction générale des entreprises, soit une nette augmentation en quatre ans. Cette montée en puissance explique entre autres l’expansion du périmètre de gestion de la fonction, notamment sur les volets de la mobilité et de l’exploitation immobilière. Concernant les modes de gestion (externalisation, FM…), l’adoption d’un modèle particulier semble avoir suivi des considérations d’adéquation de l’offre aux spécificités et à l’organisation de l’entreprise. Cependant la tendance nous montre une gestion par lot encore prédominante pour plus de deux tiers des organisations. Fait important, la réduction des coûts est remplacée par le savoir-faire spécifique comme première motivation de changement de modèle, ce qui traduit un changement de paradigme important.

 

 

" En 2019, l’environnement de travail représente 1,1 million de salariés,

soit 4,3 % de la population active française et mobilise un budget global

de 120 milliards d’euros (hors loyer) "

 

 

 

Une profession incontournable pour les organisations

Au-delà de sa participation active aux résultats et à la marge, le directeur de l’environnement de travail peut se prévaloir d’une position centrale dans l’organisation de l’entreprise. Cela passe actuellement par une conception globale de la notion de performance, intégrant non seulement des questions économiques mais englobant également les problématiques sociales et environnementales des entreprises. Sur le plan économique, la filière est un accélérateur de productivité en maîtrisant les ressources, les moyens et les besoins. Cela leur demande d’apporter des nouveaux processus internes d’organisation efficients ainsi que d’améliorer le rapport qualité-prix de leurs missions. Pour ce faire, le métier repense la manière dont il apporte de la valeur, dépassant les questions de réduction de coûts pour mettre en place des services et des modèles de gestion adaptés à l’évolution des entreprises et des modes de travail. Parmi les enjeux majeurs relevés par la profession pour ces prochaines années, la gestion des nouveaux modes de travail (télétravail, bureaux partagés, etc.) arrive en effet en tête des préoccupations. Elle est suivie de près par la performance énergétique. De manière générale, la performance environnementale est un sujet brûlant en raison de nouvelles opportunités économiques, exigences réglementaires et attentes prononcées des nouvelles générations. Face à cela, le métier développe les impératifs de développement durable axés sur la performance énergétique, la gestion des déchets, la consommation des fluides et la végétalisation des bâtiments. À cela s’ajoute le besoin de répondre, de manière systématique, aux enjeux de performance globale qui impactent les organisations du 21e siècle. L’ensemble de ces enjeux amène les DET à revoir leurs objectifs et leurs moyens. Désormais, le métier mobilise son capital humain pour exploiter les prouesses, existantes et futures, de ressources innovantes qui apportent de la valeur ajoutée. Plateformes collaboratives, robots, moyens de production énergétiques : autant d’exemples que d’outils qui transforment l’environnement de travail pour libérer, aujourd’hui et demain, le potentiel technique, humain et écologique des organisations.