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En France, près de 5 millions de personnes aident au quotidien un proche en situation de dépendance. La majorité d'entre elles travaillent. Ces salariés aidants portent une charge mentale qui pèse sur leur bien-être et leur performance professionnelle. Les entreprises sont les premières à pouvoir et à devoir agir.

Au quotidien, la charge mentale des salariés aidants est un poids pour près de 5 millions de Français. Ces derniers doivent, en plus de leurs responsabilités au travail, gérer la vie de personnes qui dépendent d'eux : cette "to do list" présente en permanence dans la tête, ou encore ces quinze rendez-vous de natures différentes auxquels il faut penser, à la fois dans le calendrier pro, mais aussi, voire surtout, dans le perso. Une étude de Yoopies, plateforme de service à domicile, et du LabRH menée auprès de 1 300 répondants met en lumière à quel point soutenir au quotidien un proche dépendant pèse sur le bien-être et la performance au travail. Face à ce constat, les entreprises ont tout intérêt à agir rapidement afin de compléter les dispositifs annoncés par le gouvernement.

 

L’impact du rôle d’aidant sur la vie professionnelle
 
Plus d’un Français sur six soutient au quotidien un parent, un enfant ou un proche en situation de dépendance. Parmi eux, plus de la moitié est en activité professionnelle. Se retrouver en position de salarié aidant a des incidences considérables sur la vie professionnelle :

 

  • l’immense majorité des salariés aidants (97 %) gèrent leurs problématiques personnelles au travail, notamment les démarches administratives liées à leur proche dépendant (34 %) et les urgences de type maladie ou accident (32 %)

  • 84 % des aidants s’occupent de cette gestion au moins une fois par semaine. Sur une semaine type, 48 % y dédient au moins une heure, dont 18 % plus de trois heures

  • 66 % des aidants considèrent que la gestion de ces problématiques a un impact sur leur efficacité au travail, 89 % confirment que c’est une source de stress, et 35 % estiment que cela a eu une incidence négative sur leur évolution professionnelle

 

Le nécessaire engagement des entreprises
 
Les dispositifs légaux de soutien aux aidants progressent. L’indemnisation du congé de proche aidant constitue une étape majeure. Ces mesures restent pourtant insuffisantes, tant la charge qui pèse sur cette catégorie de salariés est importante. “Il appartient aux dirigeants de venir compléter les initiatives étatiques par le développement d’une véritable culture d’entreprise favorisant la pleine reconnaissance et l’accompagnement de ces collaborateurs fragilisés par leur situation personnelle”, commente Benjamin Suchar, fondateur de Yoopies. Cela apparaît en effet primordial, alors que 60 % des aidants pensent que leur employeur devrait intervenir pour les soutenir.

Les solutions existantes sont multiples : aménagement des horaires, plateforme d’écoute et de conseil, outil numérique d’accompagnement à la recherche de prestataires et aux démarches administratives, sensibilisation des managers. Elles se révèlent indispensables lorsqu’on sait que, vieillissement de la population oblige, le nombre d’aidants serait amené à doubler pour atteindre les 20 millions en 2060.

 

L'étude de Yoopies sur la charge mentale des aidants salariés est à retrouver ici