Une étude menée par une équipe française de l’hôpital Raymond-Poincaré AP-HP, de l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, de l’université Paris-Saclay et de l’Inserm, en collaboration avec des équipes américaines, européennes et japonaises, pointe du doigt un sujet délicat dans le monde de l’entreprise : le temps de travail et ses conséquences sur la santé. Même si aucun lien de causalité ne peut être établi, cette étude observationnelle met en évidence l’existence d’une association significative entre risque de survenue d’AVC et temps de travail prolongé sur une période égale ou supérieure à dix ans.
Risque d'AVC 29 % plus élevé
Un temps de travail prolongé, défini comme représentant plus de dix heures par jours au moins 50 jours par an, est associé à un risque de survenue de 29 % plus important dans cette population que dans celle travaillant moins.
Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de chercheurs a utilisé le modèle statistique qui permet d’évaluer l’association entre temps de travail prolongé et AVC en fonction de l’âge, du sexe et du type de travail. Parmi les 140 000 patients constituants l’échantillon, 0,9 % ont rapporté un AVC, 29,6 % des temps de travail prolongés et 10,1 % des temps de travail prolongés sur plus de dix ans.
Pas de différence homme/femme
Les personnes exposées à un temps de travail prolongé sur dix ans minimum sont donc plus susceptibles d'être victimes d'un AVC, avec un risque doublé dans cette population par rapport à celle travaillant moins. A noter, lL’association entre risque d’AVC et exposition à un temps de travail prolongé était plus significative chez les personnes de moins de 50 ans après prise en compte des facteurs de risque habituels. Aucune différence n’a en revanche été observée entre les femmes et les hommes.