picture Workplace Magazine n°281
Emmanuel Deparis, DET d'Axa France © DR
Depuis quatre ans, Emmanuel Deparis œuvre avec ses équipes à la mise en lumière de l'environnement de travail chez Axa France. Nommé DET de l'année en décembre dernier, nous l'avons interrogé sur ses projets, l'évolution du métier, sa position en interne afin d'en savoir plus sur ce que représente l'environnement de travail chez l'assureur.

Nommé DET de l'année lors de la dernière édition des Tro-phées Arseg à Cannes, Emma­nuel Deparis, qui officie chez Axa France, s'inscrit dans une certaine continuité. Il suit ainsi les traces de Catherine Aragon, également distinguée en 2007 en tant que DET d'Axa France. Preuve que l'assureur a pris depuis déjà de nombreuses années toute la mesure du sujet de l'environnement de travail. Chez eux, on préfère d'ailleurs parler de « cadre de vie ». « Cette notion va au-delà de l'environne­ment de travail. Nous considé­rons que la frontière vie professionnelle/personnelle n'est pas si cloisonnée. Quand nous proposons par exemple de mettre en place du télétravail ou que nous nous intéressons aux conditions de la mobilité et aux plans de déplacement d'entreprise, nous intervenons réellement dans le cadre de vie du collaborateur, explicite Emmanuel Deparis, à la tête de la direction du cadre de vie. Dans le secteur tertiaire, le salarié est un élément fonda­mental, une ressource. Nous pen­sons qu'il n'est pas là uniquement pour s'installer devant son ordi­nateur et devons lui permettre de vivre une expérience dans un lieu de vie ». 

 

Bienvenue chez Axa land

Pour trouver ce lieu de vie, il faut se rendre à Nanterre, dans un ensemble immobilier appelé « Les Terrasses ». Auparavant installé Pont de Neuilly, le siège social d'Axa France y a pris ses quartiers en 2006. Pensé comme un campus, il comprend trois bâtiments centraux, reliés par une rue intérieure, ainsi que cinq « terrasses» annexes prises à bail depuis. C'est ici, dans cet « Axa land » de l'Ouest de Paris, que se retrouvent et se croisent chaque jour quelque 5 000 col­laborateurs. « Cette configu­ration en tour couchée créé un flux important de collabora­teurs et d'échange. La rue inté­rieure a été aménagée avec de nombreuses salles de réunion, mais aussi des espaces com­muns de restauration, des cafés, etc ... Autant d'occasions pour les salariés de se rencontrer. Nous l'avons pensé comme un espace de convivialité, qu'il nous revient d'animer », commente Emmanuel Deparis. Dans les étages, un projet de réaménage­ment est en cours. L'entreprise y déploie un programme d'« agile working », tendant vers plus de flexibilité dans les espaces et l'organisation du travail. Ici, plus de postes attitrés mais une palette d'espaces divers pour répondre aux différents besoins de concentration, de collabora­tion, etc. « Nous voulions faire vivre autrement le bâtiment, favoriser les échanges. Sans pour autant oublier les spécificités métier ». L'étage des ressources humaines s'est ainsi vu doter de nombreux espaces de réu­nions fermés pour des besoins évidents de confidentialité. Le projet a été mené en étroite col­laboration entre la direction de l'immobilier et celle du cadre de vie. « Nous avons déterminé ensemble les conditions d'exploi­tation du site. La direction de l'immobilier se charge ensuite de la partie implantation, tra­vaux, baux ... Puis nous récupé­rons le trousseau de clés, exploi­tons les espaces et faisons vivre le concept », poursuit Emmanuel Deparis. 

 

 

Au cœur des préoccupa­tions de l'entreprise

Pour réaliser ses missions, la direction du cadre de vie tra­vaille en effet de plus en plus en lien avec les services de l'im­mobilier, mais aussi les RH, les achats ou encore les SI. Sans oublier la communication, par­tenaire privilégié dès qu'il s'agit de faire de la pédagogie ou pas­ser des informations. « Nous col­laborons par exemple ensemble sur des sujets de santé au travail et mettons en place des conférences. Je ne dirais pas qu'il s'agit d'un fait nouveau mais nous observons une nette accélération, nos par­tenariats s'élargissent car nous sommes au cœur des préoccupa­tions de l'entreprise, avance le DET de l'année. Chez Axa, nous travaillons par chaine de valeur. J'ai coutume de dire que qu'elle que soit la chaine, nous sommes toujours lefermoir», résume-t-il. Au quotidien, Emmanuel Depa­ris interagit aussi et surtout avec les collaborateurs. Pour se faire, ils ont notamment mis en place des outils intranet. Dans la rubrique appelée « ma vie sur site », le collaborateur peut par exemple cliquer sur sa région et retrouver le livret d'accueil ainsi que toutes les informations liées à l'organisation du site. Chaque innovation est également l'oc­casion de communiquer afin de mettre en avant les actions de la direction du cadre de vie. Récem­ment, l'inauguration d'un nouvel espace pour travailler et se res­taurer, le « Pourquoi pas », a par exemple donné lieu à une cam­pagne de publicité et la créa­tion d'un affichage spécifique relayé sur les écrans de l'en­treprise. Autre initiative, plus directe : la tournée des sites. « Il y a deux ans, nous nous sommes rendus sur tous les sites d'Île-de­France. À l'heure du déjeuner, l'équipe s'installait sur ce que l'on appelle la place du village der­rière un stand pour expliquer nos métiers ». L'occasion de discu­ter maîtrise de l'énergie, tech­nicité du bâtiment et de mon­trer des indicateurs ... « Le but est de sensibiliser au maximum les collaborateurs à ce qu'il se passe sur leurs sites », relate le DET qui envisage de renouveler prochai­nement l'opération. 

 

Trouver les bons profils

ans un souci d'homogénéi­sation et de simplification, la direction du cadre de vie s'est réorganisée courant 2018. Aujourd'hui, elle est divisée en deux départements. Le premier, celui de l'exploitation des sites (exploitation au quotidien et santé/sécurité) intègre un res­ponsable de pôle pour chaque région chargé de piloter sur le terrain les équipes d'exploi­tation des différents sites. Il assure un relai managérial sur place et crée un lien de proxi­mité. Le deuxième départe­ment, celui de l'expertise, qualité et méthode, est com­posé d'experts chargés de la relation contractuelle avec les partenaires. « Il vient en appui des exploitants, apporte le recul nécessaire et donne la vision glo­bale France », commente Emma­nuel Deparis. « Nous disposons donc aujourd'hui d'une direction avec un pilotage centralisé tout en répondant à un réel besoin de proximité, managérial et de relation client ». La réorgani­sation opérée, l'enjeu se trouve maintenant ailleurs. « Nous nous concentrons à présent sur le recrutement d'hommes et de femmes clés pour venir travailler avec nous, avec des compétences spécifiques comme la capacité à garder une certaine maitrise technique quand il est question d'externalisation,juger la qua­lité et pertinence des services, parler d'égal à égal, challenger l'innovation ... » Autant de sujets qu'une direction de l'environne­ment de travail devra pouvoir traiter dans les années à venir. « Nous n'avons pas besoin d'être des milliers, mais juste d'avoir les bonnes taskforce capables de repenser l'expérience du col­laborateur dans son environne­ment de travail, eny apportant une intelligence situationnelle et une qualité de services. Il s'agit là d'une évolution forte dans nos métiers et c'est en cela que c'est passionnant », confie le DET de l'année.