Dans sa campagne d’affichage (ici à la station de métro Saint-Lazare), le gouvernement invite les Franciliens qui le peuvent à télétravailler durant les JO 2024 © Hermine Vallin Dans sa campagne d’affichage (ici à la station de métro Saint-Lazare), le gouvernement invite les Franciliens qui le peuvent à télétravailler durant les JO 2024 © Hermine Vallin
Le gouvernement a lancé une campagne incitant les Franciliens à travailler à distance pendant les Jeux olympiques de Paris 2024. Les transports en commun, déjà surchargés, seront régulièrement saturés durant l’événement. Face à cela, le distanciel pourrait partiellement répondre à ces difficultés.

 
 

L’important, pendant les Jeux olympiques (JO), serait de télétravailler. C’est en tout cas le message porté par une campagne d’affichage gouvernementale lancée fin janvier dans des gares et stations de métro du réseau de transports francilien. Si la question de la surcharge des transports publics durant ces JO 2024 n’est pas nouvelle, elle a le mérite d’être officiellement posée. A moins de six mois de l’événement sportif prévu à compter du 26 juillet prochain, l’objectif clé martelé sur le site web de la campagne se résume en un mot : anticiper.

Mais travailler à distance prémunira-t-il les Franciliens de conditions de déplacement qualifiées pour cet été 2024 d’« hardcore » par Clément Beaune lui-même, lorsqu’il était ministre des transports ? Sous le slogan de l’affiche « L’important, c’est de télétravailler ! », une mention nuance en caractères moins imposants : « Quand cela est possible ». En effet, dans une étude parue en mars 2023, l’Insee recense que si le télétravail est pratiqué à 52,2% chez les cadres, il ne l’est qu’à 19,4% parmi les professions intermédiaires, à 8,5% chez les employés et n’existe tout simplement pas parmi les ouvriers. 

Trouver des alternatives au distanciel

Pour les entreprises qui souhaitent éviter le full remote soit car elles ne le peuvent pas, soit car elles n’y sont pas favorables, la question des alternatives se pose, tel notamment que le recours aux horaires décalés pour lisser les flux. Une étude d’OpinionWay pour Indeed de novembre 2023 s’est penchée sur les aménagements jugés souhaitables à l’approche des jeux. Une majorité d’employeurs (66%) optent pour l’octroi de congés longs aux employés qui veulent participer aux JO. En seconde position à égalité (61%) viennent la mise en place d’horaires de travail flexibles et l’élargissement de l’accès au télétravail. Côté salariés, une majorité (65%) souhaite aussi la flexibilité des horaires puis l’accès élargi au télétravail (63%).

De son côté, le gouvernement a formulé quelques recommandations sur le site web créé en support de cette campagne de communication. Il y suggère notamment, pour les entreprises qui ne peuvent pas télétravailler, de proposer d’autres lieux de travail à leurs salariés ou encore d’adapter leurs horaires. Dans un entretien à l'AFP, le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises a expliqué bien réfléchir en amont car « on ne veut pas que le télétravail soit subi par défaut, à l’instar de ce que l’on a vécu pendant le Covid ». 

Ne pas reproduire l’impréparation liée au Covid

Cette incitation formulée par le gouvernement risque en effet de rappeler de mauvais souvenirs à la partie des actifs traumatisés par le distanciel imposé lors de la pandémie. Dans son baromètre 2023, Empreinte Humaine, cabinet spécialisé dans les risques psycho-sociaux, rappelait que c’était chez les télétravailleurs que la détresse psychologique était la plus présente. 

Mais relativisons la comparaison avec les confinements dont la durée est sans commune mesure avec celle de l’événement sportif qui se tiendra du 26 juillet au 11 août puis du 28 août au 8 septembre. Et nuançons-la aussi compte tenu que les entreprises, les DET et équipes RH ont depuis appris à s’outiller pour organiser le travail à distance.