À l’occasion de la publication d’une nouvelle étude, le cabinet spécialisé dans l’immobilier tertiaire NCT et l’institut Xerfi ont fait le point sur les nouvelles organisations du travail dans les ETI et PME. Si le télétravail est aujourd’hui largement installé dans la majorité des entreprises, les autres modes d’organisations restent peu répandus, ce qui pourrait s’expliquer par un manque de connaissance et d’information.

Quatre ans après le premier confinement, NCT, cabinet spécialisé dans l’immobilier tertiaire, fait le point sur les nouveaux modes d’organisation du travail, du télétravail au bureau opéré et coworking en passant par le flex office sans oublier l’instauration d’offres servicielles, dans une étude publiée avec l’institut Xerfi. Menée auprès de PME et d’ETI de plus de 100 salariés ayant au moins un bureau dans une grande métropole française, elle a vocation à rendre compte de la réalité des nouvelles typologies de travail dans les entreprises plus représentatives du tissu français. « Cette étude met en lumière une vraie distorsion de perception et d’organisation entre les grandes entreprises et les PME qui représentent malgré tout la majorité des entreprises françaises », confirme Stéphanie Manach-Tromeur directrice du département corporate solutions chez NCT. On remarque chez ces dernières une véritable accélération des transformations des organisations du travail depuis la crise sanitaire, 70 % d’entre elles ayant mis en place le télétravail depuis moins de 3 ans, dont les 2/3 sont pratiqués au domicile du salarié. Seulement 16 % des entreprises ayant instauré un temps de télétravail, ont également passé le pas d’une seconde transformation. Elles sont majoritairement allées chercher le changement à l’extérieur de l’entreprise, 61 % via le coworking et 20 % en ayant recours au bureau opéré. Ces solutions servent notamment de test and learn, avant une possible réorganisation en interne et sont principalement motivées par l’augmentation de la productivité et l’amélioration de la cohésion d’équipe.

Une disparité de connaissances

Une différence sur le terrain qui pourrait s’expliquer par une moins grande connaissance des différentes typologies d’organisation. Sans surprise, le télétravail est la plus connue et reconnue par l’ensemble des entreprises (99,5 %), suivi de loin par le coworking (53,5 %) et le flex office (29,5 %). Tout en bas du tableau on retrouve le bureau opéré, connue par moins de 10 % de la totalité entreprises répondantes. Un classement qui varie peu en fonction des métropoles dans lesquelles les entreprises sont présentes mais plutôt en fonction de leurs tailles. Si en moyenne, l’ensemble des entreprises reconnaissent trois typologies de nouvelles organisations du travail, ce chiffre passe à quatre pour celles qui comptent plus de 1 000 salariés. Leur âge joue d’ailleurs un rôle dans la diffusion de la connaissance, les salariés de plus de 50 ans ne reconnaissant que deux typologies d’organisation contre trois pour les moins de 30 ans.

Des mutations qui semblent porter leurs fruits

Parmi les entreprises ayant passé le pas du télétravail, 82 % estiment qu’elles ont atteint les objectifs fixés avant réorganisation, et 80 % se disent même prêtes à renouveler l’expérience ou accélérer leur transformation. Et les avantages ne se limitent pas à l’augmentation de la productivité et à la cohésion d’équipe puisque 60 % des entreprises ayant entamé leur mutation affirment qu’elle a eu un impact positif sur leur image et leur attractivité.

Pourtant, côté RH, le constat est plus nuancé. Si plus de 60 % des directions confirment des impacts positifs sur le climat social, elles ne font état d’aucune répercussion sur le turn over. L’amélioration de l’équilibre vie professionnelle / vie privée paraît également étonnamment faible puisque plus de la moitié des entreprises ne remarquent aucun impact sur ce volet. Mais seulement 2 % des entreprises ont remarqué un effet négatif de ces nouveaux modes d’organisation sur au moins l’un des critères.

Les transitions amènent également son lot de défis rencontrés par 22 % des entreprises. Un quart d’entre elles disent ainsi avoir dû faire face à des difficultés managériales, 13 % à des problèmes liés à l’information et 10 % à une réticence au changement et à un manque d’expertise.

Chamboulées dans leur organisation au moment des confinements, peu nombreuses à avoir intégré ces nouvelles façons de travailler en dehors du télétravail, les ETI et PME interrogées semblent également hésitantes quant à l’avenir. Plus de la moitié estime qu’il est difficile de prévoir le bureau de demain et 5 % d’entre elles considèrent même que ces nouvelles organisations sont victimes d’un effet de mode qui ne durera pas. Les 95 % restantes semblent tout de même s’accorder sur l’idée que le bureau du futur alliera agilité, outils digitaux et confort.