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Après presque 10 ans à la Société Générale, Sophie Février a rejoint en 2019 le groupe BPCE où elle a occupé plusieurs fonctions avant de prendre il y a huit mois la direction de l’immobilier et du programme Well. Elle coordonne aujourd’hui l’installation des équipes dans les tours Duo mais aussi l’évolution de l’ensemble du parc immobilier du groupe en pleine réduction de son empreinte énergétique.

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Quel parcours vous a amené à la direction Workplace de BPCE ?

J’ai d’abord suivi une formation d’ingénieur. J’ai réalisé la première partie de ma carrière dans l’industrie automobile avant de rejoindre le secteur bancaire. J’ai toujours travaillé sur de grands projets de transformation organisationnelle à fort impact autour des sujets achats, logistique, immobilier, RH et digital. Je suis arrivée au sein du groupe BPCE il y a trois ans, forte d’une solide expérience sur les grands projets immobiliers chez Société Générale. Je devais, à l’origine, m’occuper du projet des tours BPCE mais j’ai très rapidement pris la tête de la direction de l’immobilier et de la logistique désormais renommée « Workplace ».

En quoi consiste ce poste ? Quelles en sont les principales missions ?

Je pilote aujourd’hui la stratégie immobilière et l’exploitation des immeubles, des services généraux ainsi que la logistique, dont la gestion du courrier. En parallèle, je conduis la transformation de nos environnements et de nos modes de travail afin d’améliorer l’efficacité et la satisfaction des collaborateurs du groupe. Pour réaliser toutes ces missions, et coordonner celles des 1 000 prestataires qui opèrent dans l’ensemble de nos bâtiments en France, je travaille avec une équipe de 200 collaborateurs. Je suis également en étroite collaboration avec les directions IT et RH. Ce sont mes principaux partenaires dans l’élaboration d’un bel environnement de travail.

Quels sont les aspects de votre métier que vous préférez ?

Le plus passionnant dans mon métier c’est de développer une vision et de la mettre en action avec mes équipes. Travailler sur l’environnement de travail m’amène à me poser des questions sur les évolutions de notre société, de notre environnement et de nos technologies. Avoir un impact positif réel sur les collaborateurs, les prestataires mais aussi les visiteurs, c’est vraiment ce qui me motive.

Bureau fermé ou open space ?

Au sein de BPCE, les collaborateurs n’ont plus de bureaux attitrés. Seul un casier m’est attribué. Lorsque je dois m’isoler, je peux passer mes appels dans un espace dédié. Quand je passe la journée aux tours par exemple, j’apprécie particulièrement de travailler au welcome bar où se trouvent le support technique et les services généraux. C’est un carrefour de communication important pour les collaborateurs.

Télétravail ou bureau tous les jours ?

Le groupe permet de télétravailler jusqu’à 10 jours par mois. À titre personnel je suis en télétravail 4 à 5 jours par mois car nous vivons une période de grande transformation, avec une longue période de travaux et d’emménagement nécessitant ma présence sur site. Mais cela me permet déjà d’utiliser toutes les solutions de la digital workplace, qui fait aussi partie de mes attributions.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Nous menons de front deux grands projets, le déploiement de notre stratégie immobilière et l’aménagement des tours, qui nous a permis de réduire notre empreinte immobilière et donc énergétique. Nous avons renoncé à une grande partie de nos bâtiments et les autres sont en cours de rénovation. En parallèle, nous avons créé le programme Well pour soutenir la transition vers le travail hybride. Comment cela peut-il s’ancrer durablement, efficacement et de manière satisfaisante dans le groupe ? Comment articuler travail hybride et bien-être au travail ? Ce sont autant de questions que nous nous posons dans le cadre du programme.

Au-delà de ces principaux projets, l’équipe se penche également sur plusieurs enjeux RSE. Suite à l’appel de la Première ministre à plus de sobriété énergétique, nous avons lancé le programme « énergie -10 % ». Mais les enjeux RSE dépassent les seules économies d’énergie et nous pouvons aller plus loin dans le domaine social, avec, par exemple, le déploiement de la propreté en journée. Nous développons aussi une nouvelle activité d’hospitality management. Aujourd’hui les collaborateurs et les visiteurs sont plus exigeants et souhaitent vivre des émotions et des sensations sur les lieux de travail. L’équipe hospitality travaille sur tous ces sujets et a développé le principe de l’accueil dynamique ainsi qu’un espace bien-être. Pour ce volet, je m’inspire beaucoup de l’hôtellerie.

Quel service aux occupants vous semble particulièrement indispensable à l’avenir ?

Je pense que nous pouvons et devons mettre en place des services qui facilitent encore le travail des collaborateurs en fournissant une équipe et des espaces dédiés à l’élaboration de solutions face aux problèmes du quotidien, à l’image du welcome bar. On peut imaginer installer des corners RH pour aider à préparer des entretiens ou accueillir des évènements organisés par le service communication. Ce type de lieu nous permet d’être au plus près des besoins des métiers et de leurs collaborateurs.

Quelle est votre plus grande réussite professionnelle ?

Avoir changé ma manière de travailler : je suis passée de manager à leader. Cette transformation s’est opérée lors d’un projet immobilier que j’avais commencé à mener de manière plus traditionnelle avec une équipe projet, un budget, des lots... Afin de mobiliser les personnes qui allaient vivre ce projet, j’ai pivoté vers un mode projet 100 % collaboratif et j’ai prôné et mis en œuvre un management transversal autour d’une vision co-construite et partagée.

Quelle collaboratrice pensez-vous être ?

Je suis reconnue pour mes convictions très fortes, je suis assez authentique. Avec le temps, j’ai appris à prendre en compte les émotions et les ressentis de chacun qui sont plus difficiles à rationaliser mais qui sont bel et bien réels. Je pense être considérée comme quelqu’un ayant la capacité de fédérer des expertises et des individus autour d’une vision commune, d’abord en la décrivant puis en la transformant en actions concrètes.

Votre vision du métier dans 10 ans ?

Je pense que le métier va continuer de s’enrichir grâce aux collaborations avec les services IT, RH, RSE et communication, qui doivent travailler ensemble pour le bénéfice de l’entreprise et des collaborateurs. Je crois qu’il y aura toujours des espaces de travail qui permettent d’incarner une identité et une vision de l’entreprise.

Si vous n’étiez pas directrice workplace, quel métier auriez-vous fait ?

Je pense que j’aurais pu devenir productrice de cinéma. Mettre en musique tous ces éléments pour créer un projet aurait pu me convenir.