Travail hybride et bien-être : dans le monde, bilan plus modeste chez les Français
En France, un peu moins de six collaborateurs sur dix (56,5 %) estiment que la qualité du travail s’est améliorée et près de 60 % que leur productivité a augmenté. Pour autant, l’enquête* révèle que seuls 16,7 % des Français pensent que leur entreprise est « très bien préparée » au travail hybride, soit 10 points de moins que la moyenne mondiale (calculée sur les 28 000 salariés interrogés à travers 27 pays). Un pourcentage qui vient confirmer les chiffres de l’Apec révélés en début d’année 2022 et la persistance de fortes disparités sur le déploiement du travail hybride et un retard en matière d’organisation et de confiance dans ce mode de travail.
« Il reste des lacunes afin de pleinement exploiter les opportunités d'un avenir en lien avec le travail hybride, en particulier dans la construction d'une culture inclusive, la conception de stratégies d'engagement des collaborateurs et le déploiement d'une infrastructure technologique efficace. » Laurent Degré, Président de Cisco France.
Si le travail hybride est voué à perdurer, il reste toutefois moins plébiscité dans l’Hexagone que dans le reste du monde. En effet, le nombre de personnes ayant déclaré que le travail hybride et distanciel avait amélioré tous les aspects de leur bien-être est inférieur à la moyenne mondiale (70,5 % en France vs 78 %).
© Cisco ‘Employees are ready for hybrid work, are you ?’
Modes de travail préférés (temps complet au bureau, hybride ou tout télétravail) selon les différents marchés de Cisco.
Un chiffre à nuancer puisqu’il s’agit d’une moyenne tirée par les pays d’Asie, plutôt favorables à cette flexibilité, tandis que l’Europe (et plus surprenant, aux États-Unis, pays des GAFA) reste davantage attachée au traditionnel bureau fermé.
Cinq effets bénéfiques du travail hybride
En se basant sur cinq catégories liées au bien-être (émotionnel, financier, mental, physique et social) l’étude de Cisco a notamment fait ressortir plusieurs chiffres et tendances auprès des salariés français.
70,5 % des collaborateurs (contre 79 % au global) ont constaté un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée en passant moins de temps au bureau. Des horaires de travail plus flexibles (pour 57,5 % en France contre 62 %) et des temps de trajet considérablement réduits ou complètement supprimés (pour 60,6 % d’entre eux) sont les principaux facteurs ayant contribué à cette amélioration. Une majorité des sondés (61,6 % en France contre 73 % au global) indique que le travail à distance a amélioré leurs relations familiales. Un peu moins de la moitié (43,9 %) des personnes interrogées déclarent avoir renforcé leurs relations avec leurs amis. En outre, le bien-être social est impacté plutôt positivement par cette nouvelle manière de travailler.
62,4 % des sondés français estiment avoir réalisé des économies au cours de l'année écoulée. Selon l’étude Cisco, ils ont économisé environ 135 € par semaine, ce qui représente une enveloppe non négligeable de 7 000 € par an. Néanmoins, cette somme est en dessous de l'épargne moyenne dans le monde qui est d'un peu moins de 150 € par semaine, soit environ 7 800 € par an.
Plus de la moitié (55 %) des Français interrogés estiment que leur forme physique s'est améliorée avec le travail à distance. Ainsi en France, six participants sur dix (61,5 %) font plus d'exercice lorsqu'ils travaillent à distance, avec une augmentation moyenne de 130 séances par an. Et, 54,7 % affirment que le travail hybride a eu un impact positif sur leurs habitudes alimentaires.
Enfin, les chiffres de l’étude montrent le paradoxe en face duquel se trouvent les salariés Français. D’un côté la volonté d’accélérer les transformations : 67 % des Français interrogés affirment que leur entreprise doit repenser sa culture et ses valeurs pour que le travail hybride soit réellement inclusif. À l’unanimité (87 %), ils souhaitent travailler à l'avenir dans un modèle de travail hybride ou entièrement à distance. De l’autre côté, une réticence certaine au changement vers plus de flexibilité : 6 collaborateurs sur 10 (60,4 %) dans le monde souhaiteraient qu’on leur accorde davantage de flexibilité concernant les horaires de travail. Souhait partagé par un peu moins de la moitié (45 %) des Français qui pointe du doigt les potentielles difficultés de communication avec leurs collègues et leur entreprise.
*Commandée par Cisco et menée par Dynata, l'étude a porté sur 28 000 salariés à temps plein dans 27 pays, sur tous les continents à l'exception de l'Antarctique. L'étude a été menée entre janvier et mars 2022.