Structure mouvante, le bureau se réinvente. Quelles sont les forces à l'œuvre?
Bram Aarntzen, Solution Director chez Planon
Nous vivons en effet dans un monde dynamique, où les mouvements géopolitiques à échelle globale impactent nos sociétés. Personne n'a de boule de cristal dans ce contexte que l'on pourrait qualifier VUCA (Volatile, Incertain, Complexe, Ambigu), mais nous pouvons identifier les ressorts et les impacts sur notre façon de travailler et le rôle du bureau. L'instabilité à l'international, les risques sanitaires dont on prend désormais la mesure, l'inflation, la raréfaction des matières premières et les objectifs concomitants de transition énergétique doivent nourrir notre réflexion quant à la gestion de l'environnement de travail.
Quels défis et mission pour l'entreprise ?
Trois enjeux majeurs régissent aujourd'hui la trajectoire des organisations. À celui de la durabilité/ l'ESG, via le suivi des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, s'ajoute la rentabilité : les bureaux traditionnels justifiant d'une sous-occupation croissante, leur analyse est essentielle pour tendre vers une réduction des coûts. Enfin, l'engagement et la performance des collaborateurs, redéfini par le home office, agit comme principal moteur de ces défis. En somme, le bureau doit être perçu comme un couteau suisse pour les relever. Parfois, vous avez davantage besoin du tournevis que de l'ouvre-boîte quand, plus tard, vous préférerez utiliser les petits ciseaux pour découper des mètres carrés et répondre aux objectifs financiers.
Environnement de travail et développement durable, même combat?
S'efforcer de créer un bureau durable, rentable et engageant tend en effet vers un bon équilibre entre ces trois objectifs, qui peuvent toutefois être contradictoires. D'un côté, l'immeuble de bureaux le plus durable et rentable est celui qui n'existe même pas (ou plus), mais c'est probablement aussi le moins engageant. À l'inverse, la création d'un bureau attrayant, engageant, sûr et sain entraîne un coût plus élevé par mètre carré en termes financier et écologique. Il s'agit donc de trouver le compromis le plus optimal entre empreinte, dépenses et productivité.
Comment la technologie peut-elle en être l'alliée?
Imaginons une sorte de fusée à trois étages, le premier étant dédié à la capacité à mesurer. Générer et rapporter faits et statistiques permet ainsi de s'adapter à la conformité attendue, appuyé sur les logiciels de gestion de l'environnement de travail et les plateformes de smart building, bardés de business intelligence et d'IA pour les big data. Côté offre, l'objectif est ensuite d'assurer la performance énergétique du bâtiment, voire du surplus climatiquement neutre, ce que permettent aujourd'hui la plupart des IWMS qui accompagnent des programmes objectivant la maintenance des actifs et de gestion. Le remplacement/entretien des installations et des biens immobiliers, au bon moment de leur cycle de vie par des alternatives ou matériaux performants, encouragent une réduction considérable des coûts et de l'énergie. Côté demande, enfin, on s'orientera sur la construction d'une véritable stratégie de travail hybride via l'optimisation de l'environnement de travail en fonction des usages, tout en garantissant santé, sécurité et bien-être des occupants. Là encore, les IWMS modernes offrent des solutions pour améliorer l'expérience utilisateur, garantir la réservation de salles, la gestion des visiteurs ou encore des outils de travail collaboratifs, incontournables tant en présentiel qu'à distance.