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La crise sanitaire a considérablement bouleversé le marché de l’immobilier en 2020, avec un fort ralentissement dû à l’attentisme des utilisateurs et investisseurs. Le marché des bureaux en Île-de-France n’y a pas échappé comme le démontrent les chiffres Immostat du 4ème trimestre 2020 en Île-de-France. Décryptage avec les experts de CBRE.

 « 2020 aura été une année de rupture. Le confinement et les conséquences de la crise sanitaire ont fortement impacté les mouvements des entreprises, notamment ceux des grands utilisateurs. Malgré la signature de deux méga-deals négociés avant crise, la demande placée en 2020 atteint un point historiquement bas avec 1,3 million de m² placés (- 45 % sur un an) », explique Grégoire de La Ferté, executive director bureaux Île-de-France.

Toutefois, un léger rebond côté investissements est à noter en fin d’année. En 2020, près de 27 Mds € ont été investis en immobilier d’entreprise banalisé en France (bureaux, commerce, Industriel & Logistique), soit – 34 % sur un an. Le closing d’opérations initiées pré-Covid et en particulier quelques-unes de grandes tailles ont permis un certain rattrapage. Pour Nicolas Verdillon, executive director investment properties « si les bureaux restent la classe d’actifs privilégiée, l’incertitude liée aux nouveaux modes de travail, ainsi que le manque de perspectives économiques ont conduit à un certain attentisme des investisseurs. Le segment industriel & logistique continue de se montrer résilient, renforcé par l’importance de la supply chain et la montée du e-commerce ».  

Côté taux, d’une manière générale ils sont restés stables, sans forte dégradation. « Ils ont même continué de se compresser pour certains produits, comme le bureau prime parisien à 2,75 % et la logistique à 3,75 % » ajoute Nicolas Verdillon. 

 

Quelles perspectives pour 2021 ?

« Bien qu’il puisse y avoir des ajustements de prix sur certains secteurs, les perspectives restent plutôt bien orientées pour 2021.  L’activité des investisseurs, notamment ceux en fonds propres, devrait se poursuive. La disponibilité des liquidités à placer, couplée à une prime de risque extrêmement attractive, constituent ainsi des éléments d’appréciation du marché de l’investissement immobilier, et ce, malgré le resserrement des conditions de financement », note Nicolas Verdillon. Pour Grégoire de La Ferté, « cette crise de la Covid-19 est révélatrice de la capacité de résilience et de réinvention du marché tertiaire. 2021 s’annonce comme une année charnière, marquée à la fois par le besoin de réduction des coûts immobiliers (renégociation de baux, regroupement, relocalisation ou réduction de surfaces) et l’hybridation des modes de travail. »