L’évolution des espaces de travail doit prendre en compte le confort et le bien-être des occupants. C’est en tout cas la conviction de l’observatoire de l’immobilier durable (OID). Entre 2018 et 2019, l’observatoire a mené une série d’ateliers animés par Stéphane Chevrier, sociologue MANA, et l’Ademe, avec une mission : élaborer des portraits sociologiques d’occupants et imaginer les traductions pour les immeubles de bureaux et les autres espaces de travail. Ces rencontres, qui ont réuni une trentaine d’acteurs immobiliers, ont permis d’identifier des déterminants du confort et du bien-être selon quatre dimensions :
• Fonctionnelle: connectivité, matériel, ergonomie des lieux de travail et services à la vie quotidienne
• Sociale : sociabilité, convivialité, accueil
• Psychologique : bien être, reconnaissance, sentiment de liberté, sentiment de sécurité, image de l’entreprise, respect des valeurs personnelles
• Physiologique : température, lumière, acoustique, qualité de l’air, santé environnementale, biophilie.
Lors des ateliers, les participants répartis en sous-groupes ont également proposé des axes de structuration, concernant des caractéristiques liées aux modes de travail et aux espaces de travail. Les axes portent par exemple sur la personnalité, sur la nature du lien contractuel à l’entreprise (salarié ou indépendant), sur la sédentarité et sur les aspirations par rapport au travail. Ces axes définissent, pour les participants au groupe de travail, des attentes différentes en termes de confort et de bien-être. Ces axes ont permis de suggérer différents portraits d’occupants d’espaces de travail.
Exemples de portraits selon les axes nomade/sédentaire et séparation vie pro-vie privée/mélange vie pro-vie privée.
Les portraits ne sont ni exhaustifs, ni fixes. La démarche de l’observatoire est avant tout de « proposer une méthodologie librement appropriable par les acteurs immobiliers souhaitant comprendre et répondre à la diversité des attentes des occupants vis-à-vis de leur lieu de travail, qu’il s’agisse d’aménagement intérieur, d’accès à des services ou d’opportunités de lien social. » Ils sont une aide à la matérialisation de pistes d’action pour améliorer la qualité de vie dans les bureaux et à l’identification des risques d’apparition de tension sur certains espaces.
« A moyen terme, nous pensons que le monde du travail tel que nous le connaissons,
structuré autour d’un lieu de travail, d’horaires définis
et d’un lien de subordination, n’existera plus. »
L'étude se conclut par sa vision de l'avenir : « à moyen terme, nous pensons que le monde du travail tel que nous le connaissons, structuré autour d’un lieu de travail, d’horaires définis et d’un lien de subordination, n’existera plus. Ne poussons pas le trait à son excès, nous ne serons pas tous indépendants en espaces de coworking. Néanmoins, quelques tendances de fond ressortent. L’uniformité laissera place à une plus grande diversité de situations et d’espaces. Les espaces de travail favoriseront les échanges et la convivialité.»