Les objectifs de sobriété, portés par le contexte géopolitique en Europe de l’Est, sont désormais repris par le gouvernement, plaçant la réduction de consommation énergétique pour les bâtiments comme une priorité de premier plan, notamment pour les bâtiments tertiaires. C’est dans ce contexte que l’OID, aux côtés de l’Ademe, dévoile les résultats 2022 de son Baromètre de la performance énergétique et environnementale des bâtiments. Et bonne nouvelle : les entreprises sont en bonne voie.

Les indicateurs clés du baromètre 2022

Depuis une décennie, la tendance à la diminution des consommations énergétiques est réelle. Une accélération de la baisse est d’ailleurs visible sur les trajectoires à partir de 2019. Ainsi, un bâtiment de bureaux consommait en 2022 en moyenne 146 kWh/m² par an, un niveau en baisse de près de 9 %. Comme chaque année, la distribution des consommations en énergie finale est comparée à la valeur seuil des bureaux standard établie dans l’arrêté modificatif du dispositif éco-énergie tertiaire publié en janvier 2021. En arrondissant pour simplifier ce seuil à 100 kWh/m², ce sont cette année 23 % des actifs de bureaux de l’échantillon qui sont déjà en conformité avec les valeurs cibles. 30 % complémentaires devraient parvenir à approcher cette valeur absolue d’ici 2030 après la mise en place des actions de réduction des consommations énergétiques.

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Ces ratios sont en hausse par rapport à ceux observés l’an dernier. Une évolution qui témoigne des premiers efforts d’alignement sur les exigences du dispositif dont la première remontée de données a eu lieu en 2022. Reste que pour encore quasiment la moitié de l’échantillon – 47 % - l’objectif en valeur absolue sera plus long à atteindre que celui en valeur relative. Par ailleurs, le rythme de décarbonation reste quant à lui décevant : on observe en moyenne -2,2 % par an entre 2010 et 2021 tandis qu’il faudrait atteindre -4,5 % pour respecter nos objectifs nationaux.

Les actifs franciliens pointés du doigt

En ligne avec les observations des années précédentes, les actifs franciliens présentent un niveau de consommation énergétique plus important (+17 % par rapport au standard) tandis que ceux situés sur le reste du territoire restent en deçà de l’indicateur bureaux (-12 %). Pour autant, ici encore, ces actifs ont vu leur consommation diminuer – à l’exception notable des bureaux de Paris La Défense et Croissant Ouest, en légère augmentation de 4 %. La diminution significative de l’échantillon de 8 % a de multiples causes, parmi lesquelles la remontée des consommations énergétiques sur OPERAT dans le cadre du DEET a probablement joué un rôle clef. Bailleurs et preneurs se sont en effet pliés pour la première fois à l’exercice de comptabiliser et qualifier afin de transmettre de façon précise leurs données.

Enfin, comme chaque année, l’estimation de la consommation énergétique par occupant est calculée. Elle s’appuie sur une surface par poste de travail d’un bureau standard de 18 m² établie par l’arrêté modificatif du DEET de janvier 2021. La consommation en énergie finale se situe donc à 2624 kWhEF/occ.an pour 2022.

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