Déjà en hausse depuis dix ans, la popularité des tiers-lieux ne faiblit pas. Le modèle, directement venu des États-Unis, continue de séduire les entreprises françaises implantées en région parisienne. Ces endroits « ne relèvent ni du domicile ni du travail. [Ce sont des] lieux hybrides qui se situent entre l’espace public et l’espace privé, contribuant ainsi au développement économique et à l’activation des ressources locales », définit le sociologue Ray Oldenburg en 1989 dans « The Great Good Place ».
En 2021, l’Île-de-France représentait 34 % des surfaces de coworking comptabilisées au niveau national. Par ailleurs, le secteur reste minoritaire dans le parc immobilier de bureaux franciliens, avec 2 % en moyenne. C’est moins que d’autres capitales européennes comme Londres (6 %), Amsterdam (4 %) ou encore Bruxelles (3%).
Source : « Coworking, l’âge de maturité », CBRE Research France, février 2021.
Portée par la croissance importante du nombre d’espaces de coworking (+ 140 % en 4 ans), la progression des tiers-lieux s’est donc accrue en se déclinant selon d’autres types d’endroits : pépinières, incubateurs, hôtels d’entreprises et accélérateurs sont passés de 110 en 2016 à 190 en 2021 sur le périmètre de la métropole du Grand Paris. Cette offre, soutenue par les politiques locales et des initiatives privées, a permis aux entreprises à la recherche de flexibilité de bénéficier des avantages du modèle.
Quels usages pour les entreprises ?
Les organisations utilisatrices des tiers-lieux attendent d’abord de la flexibilité spatiale, donc la possibilité d’ajuster la surface occupée selon les périodes d’activité, mais aussi de la souplesse temporelle, avec l’avantage de ne pas s’engager pour un bail de 3,6 ou 9 ans, qui est plus contraignant financièrement. Ce faisant, les entreprises délèguent la question immobilière à un tiers, les espaces sont facturés à l’usage avec des offres qui intègrent des services et des équipements mutualisés.
Une hétérogénéité territoriale de l’offre
La localisation constitue enfin un critère important puisque ces endroits disposent d’une bonne accessibilité via la proximité des réseaux de transports en commun. « En termes de répartition territoriale, il semble que la géographie de ces lieux, en particulier les espaces de travail flexibles (coworking), suivent celle des bureaux, c’est-à-dire que la centralité et la densité du territoire en constituent les principaux critères de localisation : 80 % des créations d’espaces de coworking entre 2016 et 2019 ont eu lieu à Paris et dans les Hauts-de-Seine », détaille le rapport. Conséquence de cette très forte concentration dans les zones facilement accessibles : une forte disparité de l’offre à l’échelle régionale. La grande couronne n’en accueille qu’une faible part comparativement à l’étendue de son territoire. En 2021, 25 % seulement des 620 tiers-lieux franciliens y étaient localisés.
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