Le marché du coworking, toujours le vent en poupe
Après une chute de fréquentation pendant la crise sanitaire, la croissance des espaces de coworking s’est confirmée en 2021, année marquée par de nombreuses ouvertures, souvent loin de la capitale. Boostées par le télétravail et le travail hybride, les solutions de coworking amènent aujourd'hui les entreprises d’au moins une centaine de collaborateurs à revoir à la baisse les surfaces de leur parc immobilier. L'étude menée par Xerfi entre mars 2021 et mars 2022 indique que ce sont plus particulièrement les sociétés de plus de 200 salariés qui semblent les plus attirées par ces formules sans engagement. Au total, le chiffre d’affaires des entreprises de coworking devrait bondir de 25 % en 2022 puis de 10 % par an en 2023 et 2024.
Paris, c’est fini ?
Fait notable, les principaux projets se développeront en région. Actuellement, 34 % des 2 800 espaces de coworking français se trouvent à Paris mais la capitale commence à être saturée et semble perdre son attractivité depuis la crise sanitaire.
Aussi, les leaders nationaux comme Wojo ou Spaces ainsi que des spécialistes de la province comme Newton office et Bureau & co. commencent à investir les métropoles régionales. Si bien que Lyon, Aix, Marseille, Lille et Bordeaux bénéficient de la meilleure couverture. De leur côté Strasbourg, Toulouse et Rennes seront sans doute les prochaines cibles des opérateurs de coworking. Davantage en retrait à cause de l’absence d’une locomotive locale, elles constituent un nouveau marché potentiel, consécutivement à Nice, Nantes et Montpellier, déjà en phase de rattrapage.
Un tournant serviciel
Depuis la crise sanitaire, le bureau opéré, offrant une formule clé en main et un engagement ajustable à court ou à long terme, semble séduire de plus en plus d’entreprises et s’impose comme la nouvelle norme du côté des acteurs du coworking. Les exploitants des bureaux opérés seront parmi les plus offensifs, selon l’étude de Xerfi. Ainsi Deskeo entend doubler son parc et Now Connected ambitionne d’ouvrir 15 bureaux supplémentaires et ainsi atteindre un total de 75 centres sur le territoire français d’ici 2025. Il faudra aussi compter avec l’entrée sur le marché de nouveaux entrants venus d’activités connexes comme Comet Meetings et le géant Bouygues.
"La hausse des surfaces exploitées en prestations de services va contribuer à doper la part de marché des bureaux flexibles dans le parc tertiaire", confirme l'étude. Ceux-ci représenteront en effet en 2024 plus de 2 % des surfaces de bureaux en Île-de-France (environ 1,5 % en 2021).
Avec les bureaux opérés, à la frontière entre la gestion immobilière et l’hospitality, "les offres de coworking prennent un virage résolument serviciel et pourraient donc bien venir empiéter sur d’autres segments, comme le facility management", conclut l’étude.