Réversibilité, et si on passait à l’action ?
Est-ce qu’il ne serait pas temps de (re)parler sérieusement de réversibilité des bâtiments ? Car avec la crise sanitaire puis la généralisation du télétravail, de nombreuses entreprises envisagent de réduire la surface de leurs bureaux, laissant vacants plusieurs millions de mètres carrés. C’est bien simple, selon les prévisions de Xerfi, en extrapolant les projections du télétravail dans deux ans, la baisse potentielle de la demande en Île-de-France pourrait atteindre 10 millions de mètres carrés, soit environ 20 % du parc ! En parallèle, la pénurie de logements ne cesse de s’aggraver. Sur le papier, l’équation paraît plutôt simple : transformer ces bureaux vacants en logements. Certains s’y attèlent d’ores et déjà. Le concours d’architecture « Réinventer Paris » a de son côté retenu pour l’édition 2021 la thématique de la reconversion des bureaux vacants en logements. Preuve, s’il en fallait une, que le sujet est on ne peut plus d’actualité. Ces initiatives sont une première réponse. Mais elles nécessitent de lourds travaux de remise aux normes, pouvant rebuter certains acteurs de l’immobilier, tentés de détruire plutôt que de transformer.
Une autre solution existe et pourrait bien à terme changer la donne : concevoir, dès le départ, des bâtiments pouvant changer d’usage avec le temps. L’idée est loin d’être nouvelle. Pourtant, elle peine à convaincre. Quelques exemples existent (on cite très souvent l’îlot Morland à Paris et les tours Black Swan à Strasbourg), mais ils sont trop peu nombreux alors que les inaugurations de nouveaux programmes immobiliers vont quant à elles bon train… En cause ? Des freins réglementaires et budgétaires. Mais si les prévisions sur la vacance des bureaux s’avèrent exactes, peut-être faudra-t-il tout de même penser à dépasser ces obstacles. Et enfin, construire durable.
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