Après le « travaillez d’où vous voulez », bientôt le « travaillez quand vous voulez » ? La formule, qui semblait hier encore utopique, commence à s’inviter dans les débats, portée par la montée du travail asynchrone. Découvrez l’édito du n° 325 (Septembre - Octobre 2025) de Workplace Magazine.

La pandémie avait déjà fissuré les certitudes. Elle a ouvert la porte à de nouvelles façons de produire, de collaborer, de gérer son temps. Le travail asynchrone pousse le curseur encore plus loin : chacun n’est plus seulement libre de son lieu, mais aussi de son horaire. Un fonctionnement qui commence doucement à convaincre, notamment auprès des start-ups et PME. Il faut dire que la promesse est belle : plus de flexibilité pour les salariés, plus d’attractivité pour les entreprises, qui s’autorisent alors de plus en plus à recruter en dehors des frontières. Sur le papier, tout le monde y gagne.

Mais derrière la liberté affichée, on ne peut s’empêcher de penser au risque d’individualisation. Car dans un monde où chacun travaille quand il veut, sera-t-il encore possible de réussir à travailler ensemble ? Comment maintenir une dynamique collective quand chacun avance à son rythme ? « L’idée est de laisser à chacun la liberté de réaliser certaines tâches en asynchrone, tout en maintenant quelques heures de synchronisation dans la semaine. C’est un équilibre à trouver », avance Samuel Durand, auteur des documentaires Work in Progress, interrogé dans notre Grand Angle (page 26). Aux manettes de ce jeu d’équilibriste, les managers, déjà chamboulés par le télétravail, qui doivent désormais poser un cadre et inventer de nouvelles règles du jeu, garantes à la fois de cohésion, de performance, mais aussi de santé mentale. Un exercice délicat pour une population déjà mise à rude épreuve depuis le Covid.

Et sûrement un challenge supplémentaire à venir pour les entreprises qui devront, comme hier avec le télétravail, expérimenter, ajuster, parfois tâtonner, avant de trouver la bonne formule, qui réponde à ce besoin accru d’autonomie des salariés dans l’organisation de leur travail.

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