L’ANDRH a révélé les résultats d’une étude réalisée auprès de 270 décideurs RH sur la sortie de crise, l’emploi et le dialogue social. On y apprend notamment que pour les salariés éligibles au télétravail, la formule « 2 jours de télétravail par semaine » est favorisée à partir du 9 juin et jusqu’à fin août. Toutefois, à partir du 1er septembre, c’est la formule « 100 % présentiel » qui arrive en tête (23 %) suivie de « 2 jours de télétravail par semaine » (19 %).
Le collectif de travail, clé pour la reprise
Pour faciliter la reprise et accompagner le retour sur site, le lien au sein des collectifs de travail reste un enjeu majeur pour les DRH. A l’heure actuelle, 42 % des interrogés estiment que le lien est « bon » et 39 % qu’il est « distendu ». « Le lien est plutôt bon, mais on ressent une certaine hâte à pouvoir retrouver une vie commune en présentiel plus importante », témoigne un membre interrogé. Parmi les actions envisagées pour maintenir ou renforcer le lien au sein des collectifs de travail, 75 % citent les moments conviviaux communs, 35 % des animations sur site, évènements de team building et 34 % des séminaires.
L’étude révèle par ailleurs que 30 % des répondants ont été confronté à des demandes de salariés ayant déménagé pendant la crise, sollicitant l’adaptation de leurs conditions de travail. Sur ce point, Audrey Richard rappelle que « la gestion des cas individuels ne doit pas prendre le pas sur le collectif ».
Une nouvelle organisation de travail ?
Le Covid laissera inévitablement des traces dans l’organisation du travail de demain. Aussi, 80 % des DRH déclarent que la crise a amené à instaurer durablement plus de télétravail et 55 % indiquent qu’elle a amené leur organisation à faire évoluer sa culture managériale et 26 % notent un réaménagement du site de travail. « L’entreprise doit proposer un nouveau mode de fonctionnement et donc adapter son organisation et son management. C’est un point attendu par les salariés et les candidats », commente Audrey Richard, présidente nationale de l’ANDRH.
Plusieurs mesures, à l’origine exceptionnelles, devraient elles aussi être maintenues à l’issue de la crise. Selon huit DRH sur dix, le recours à la visioconférence pour les réunions CSE devrait par exemple perdurer. 50 % souhaitent également voir la signature électronique d'accords persister.
Le pass sanitaire en entreprise ne fait pas consensus
La question de la mise en place d’un pass sanitaire en entreprise divise : 43 % des répondants y sont favorables, 41 % défavorables et 16 % ne se prononcent pas. Beaucoup pointent la question du rôle de l’employeur et ses obligations pour assurer la protection des données de santé. Certains s’inquiètent par ailleurs du risque de stigmatisation des personnes ne souhaitant pas, ou n’étant pas encore vaccinées. « Si le pass sanitaire en entreprise était mis en place, il ne serait pas question de stigmatiser ceux qui ne seraient pas vaccinés », souligne Laurence Breton Kueny, vice-présidente de l’ANDRH.