Une situation alarmante, renforcée par l’explosion des arrêts maladie depuis deux ans. Si les causes de ce phénomène sont multiples, le monde du travail en perpétuelle mutation joue sans aucun doute un rôle central. Digi- talisation, hybridation du travail, sur-sollicitation, culture de l’urgence… Un rythme de plus en plus effréné auquel les employés sont confrontés et qui ne laisse que peu de place à la prise de recul et la respiration. Pour preuve, interrogés dans une enquête par Cog’X et Lecko, ils ne sont que 17 % à déclarer parvenir à ne pas se connecter en dehors des heures de travail. Entre les lignes, c’est un aveu d’échec pour les entreprises et le fameux droit à la déconnexion. Pourtant, on n’a jamais autant entendu parler ces derniers temps de QVCT, d’er- gonomie et de bienêtre. Un décalage entre discours et réalité du terrain qui laisse penser que certaines entreprises n’ont toujours pas pris la mesure de l’enjeu en matière de prévention santé. Elles sont encore trop peu nombreuses à disposer d’acteurs dédiés à la santé mentale par exemple. Il est donc grand temps d’agir. Il ne se suffit plus de réagir aux crises, mais bien de prévenir l’usure professionnelle en intégrant durablement la qualité de vie au travail dans les priorités stratégiques. Ce n’est sûrement pas un hasard si Michel Barnier, alors tout juste nommé Premier Ministre, a fait de la santé mentale une grande cause nationale pour 2025, avec, pour objectif, « le développement de la prévention et du repérage précoce, par la sensibilisation et la formation dans toutes les sphères de la société ». Y compris l’entreprise donc.