Comment accueillez-vous cette nouvelle campagne de communication du gouvernement ?
C’est une campagne plutôt surprenante. Sur la forme, la méthode est particulièrement malvenue. C’est tout de même la première fois que le gouvernement, sans concertation réelle, nous raconte sur les murs du métro comment les entreprises doivent s’organiser. Alors que nous ne savons toujours pas précisément ce que va impliquer l’organisation de ces Jeux, le gouvernement nous dit déjà comment faire. Je pense notamment aux règles de déplacement entre les différentes zones. Certaines personnes font chaque jour le même trajet. Pour elles ce sera peut-être moins un souci mais pour celles dont l’activité implique de se déplacer comme les commerciaux et les livreurs par exemple, qu’en sera-t-il ? Par ailleurs, sur le fond, les entreprises rencontrent actuellement des difficultés pour faire revenir leurs salariés au bureau et éviter que les locaux ne se vident le vendredi. La dynamique va plutôt dans le sens d’une meilleure régulation du travail à distance, or là le gouvernement revient en quelque sorte à l’open bar. Cette campagne d’affichage tombe vraiment au mauvais moment.
Le télétravail ne serait pas la bonne piste à privilégier selon vous ?
Ce qui est sûr, c’est que le 100% télétravail n’est pas une bonne idée. On sait que l’entreprise n’existe plus vraiment quand les gens ne se voient pas. Et puis tout le monde ne peut pas télétravailler. Qu’en est-il du secteur des travaux, des livraisons, des activités aux horaires strictement encadrés ? Va-t-on mettre au chômage technique les travailleurs sur les chantiers ? Comment cela sera-t-il dédommagé ? Va-t-on obliger les salariés à prendre des congés durant les JO ? Quid des salariés en garde alternée ? C’est tout un ensemble de règles et de points qui restent à préciser bien au-delà de la seule question du télétravail.
Quelles sont alors les préconisations de l’ANDRH quant à l’organisation du travail pendant les JO ?
Nous incitons plutôt à mettre en place des horaires décalés ou encore à réorganiser le travail hybride en augmentant le travail à distance par exemple de deux à trois jours. Dans tous les cas, il faut laisser les entreprises définir ensemble, avec les partenaires sociaux, les conditions d’exercice de l’activité pendant les Jeux au regard des règles et principes qui restent encore à fixer par le gouvernement. On ne peut pas compter uniquement sur l’idée qu’en été, l’activité ne serait pas aussi soutenue, pour en conclure que tout va bien se passer.