Le constat est alarmant et sans équivoque. La moitié des salariés du secteur privé - toutes tailles d’entreprise confondues - a été arrêtée au moins une fois au cours de l'année dernière, une proportion jamais atteinte depuis 2016. Ainsi, l’absentéisme a progressé de 9 points par rapport à 2016 et de 12 points depuis 2021. Dans le même temps, la part des salariés qui s’estiment en bonne santé est en baisse depuis 3 ans (68 % en 2023 vs 75 % en 2020). Toutes durées confondues, la maladie ordinaire reste le premier motif des arrêts maladie. C’est également le motif qui affiche la plus forte progression cette année (28 % vs 21 % en 2022). Viennent ensuite le Covid (17 %), les troubles psychologiques (15 %) et les troubles musculosquelettiques (13 %). Les troubles psychologiques constituent quant à eux le premier motif des arrêts longs (plus de 30 jours). Les arrêts longs pour trouble psychologique ont été multipliés par deux en l’espace de trois ans (32% vs 14% en 2020).
La forte progression de l’absentéisme maladie concerne tout particulièrement cette année les jeunes salariés (58 %, +12 pts vs 2022) et les managers (53 %, +13 pts). Viennent ensuite les femmes (55 %, + 7 pts), les 50 ans et plus (41 %, +7 points), les personnes avec enfants à charge (53 %, + 6 pts) et les salariés du secteur de la santé et de l’action sociale (63 %, + 10 pts).
Selon les salariés, la prévention de l’absentéisme passe avant tout par une évolution de l’organisation du travail. Pour les dirigeants, la sensibilisation et la formation des salariés et des managers aux problèmes de l’absentéisme sont les meilleurs leviers pour le prévenir.