L'expérience de ces derniers mois tend à montrer que le télétravail, s'il a sans aucun doute permis à certains salariés de mieux gérer l'équilibre des temps professionnels et privés, a pu être, en parallèle, facteur de risques psychoso­ciaux pour d'autres. Pour preuve, les chiffres (alarmants) du dernier baro­mètre d'Empreinte Humaine qui estime que 36 % des télétravailleurs interrogés apparaissaient en situation de burn­out, avec des symptômes de dépres­sion et/ou d'épuisement, dont 13 % en burn-out sévère.

En première ligne, les managers, aux côtés des femmes et des jeunes de moins de 29 ans. Missions qui se complexifient, difficultés à mainte­nir la cohésion de l'équipe, surcharge de travail liée à l'administratif ... Les managers sont soumis à une forte pres­sion depuis plusieurs mois, certaines entreprises n'hésitant pas à les dési­gner comme les « garants du lien social entre le salarié et l'entreprise ». Résul­tat : ils sont de plus en plus nombreux à renoncer à de telles responsabilités quand d'autres font machine arrière sur la question du télétravail. 54 % d'entre eux y étaient par exemple favorables en 2019. Ils ne sont plus que 48 % fin 2021...

Alors qu'il est clair que le télétravail devrait continuer à se développer, com­ment renouer avec les managers ? L'ac­cès à la formation apparait comme la réponse principale. Pourtant, sur le terrain, la réalité semble toute autre ... Une étude de l'Anact indiquait en début d'année que moins de 4 managers sur 10 concernés avaient été formés et que seules 9 % des entreprises ont le pro­jet de former leurs managers en télé­travail. S'ils sont la clé des nouvelles organisations hybrides, peut-être est­il temps de revoir l'ordre des priorités, pour le bien de tous ? 

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