Paris, je te quitte

Il y a ceux qui y songent et ceux qui l'ont fait. Dans la dernière étude Great Place to Work, 69 % des Franciliens décla­raient avoir entrepris des démarches pour quitter la capitale, à la suite de confinements jugés difficiles à vivre. Les deux dernières années auront en effet été sources de nombreuses remises en question. Parmi les motivations au départ: la recherche d'un meilleur cadre de vie, plus serein, plus vert et moins cher. Si les déménagements des sala­riés ne sont pas nouveaux, ce qui l'est en revanche, c'est qu'ils souhaitent dans le même temps conserver leur emploi. 35 % des Franciliens déclaraient ainsi envisager de quitter la capitale tout en conservant leur emploi parisien, pour améliorer leur qualité de vie. Une option rendue possible grâce à la nouvelle flexi­bilité de travail acquise récemment (lire notre dossier page 24). Si cela ne pose a priori pas de problème pour les rares organisations ayant opté pour le 100 % télétravail, qu'en est-il pour celles qui se lancent dans l'aventure du travail hybride, associant présentiel et distan­cie!? Faut-il imposer une distance? Des jours de présence par semaine? Et quid des frais de transport? ... De nombreuses questions qui inquiètent les entreprises, tentées dans un premier temps d'op­ter pour une posture défensive. Outre­Atlantique, Google a notamment envi­sagé une potentielle baisse de salaires des employés ayant fait le choix de télé­travailler à temps complet dans des zones moins chères que la Silicon Val­ley. Une manière à peine déguisée de contenir les envies d'ailleurs. Faudra­t-il, in fine, choisir entre épanouisse­ment professionnel et épanouissement personnel? En France, les entreprises semblent heureusement préférer pour l'heure le dialogue, tout en rappelant l'importance du collectif. Mais pour combien de temps? Car alors que le pays traverse une cinquième vague épidémique, un énième confinement pourrait bien pousser de nouveaux candidats à l'exil...

 

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