
Qui sont les office managers ?
Apparus au tournant des années 2000, les office managers (OM) travaillent au sein de nombreuses organisations de toutes tailles, même s’ils sont plus particulièrement implantés dans les TPE-PME françaises. Si la fonction est en plein essor, nombreux sont les professionnels qui estiment qu’elle souffre d’un déficit de connaissance et de reconnaissance dans les entreprises. Pour structurer les savoirs et valoriser le métier, le pôle Études & Prospective de l’Arseg a interrogé près de 150 office managers et réalisé une première étude socio-économique sur cette fonction d’avenir.
Premier constat : si l’on devait dessiner un portrait-robot de l’office manager français en 2021, ce serait celui d’une femme, cadre, quadragénaire, qui exerce son métier en région parisienne depuis 8 ans, dans une entreprise de moins de 250 salariés. Si ces professionnels peuvent recourir à des activités variées, leur cœur de métier se situe dans les domaines appartenant à l’environnement de travail (services aux collaborateurs, moyens & équipements, exploitation technique du bâtiment) ainsi que, très souvent, dans des missions liées aux ressources humaines, à l’administration générale et à la communication interne.
Près de 9 office managers sur 10 possèdent un diplôme de niveau Bac+2 ou plus. Cependant, si le niveau de formation reste un élément important dans le recrutement de ces professionnels, la fonction nécessite une certaine maturité et il est rare d’exercer le métier dans le cadre d’une expérience initiale. Ainsi, l’expérience moyenne dans le métier est de 8 ans, tandis que l’expérience globale est de 16 ans (depuis le début de leurs carrières).
L’étude a également mis en évidence des niveaux de rémunération très hétérogènes qui sont corrélés à l’expérience mais aussi en partie au nombre de mètres carrés supervisés. Si la moyenne des salaires bruts annuels s’établit à 40 000 €, l’échelle des rémunérations est marquée par une fracture assez nette : un office manager sur deux gagne moins de 37 K€ par an, 22 % déclarent toucher plus de 50 K€ bruts annuels.
Une fonction de plus en plus stratégique…
Malgré la dimension administrative et organisationnelle de la fonction, les évolutions des dernières années n’ont fait que renforcer le rôle stratégique de ce métier dans les entreprises. L’étude socio-économique nous montre que plus de la moitié des office managers ont vu leur périmètre d’activités augmenter au cours des 5 dernières années.
Cette tendance est attribuable à de nombreux facteurs, dont notamment l’apparition de nouveaux enjeux tels que l’évolution des modes de travail, l’arrivée de la RSE dans les entreprises, la qualité de vie au travail ou encore la transformation numérique.
Dans le respect des réglementations et des grands équilibres financiers, la mission cardinale de la fonction revient finalement à assurer une expérience au travail optimale aux collaborateurs des entreprises. En réalisant cette mission, les office managers deviennent des acteurs incontournables dans le développement de la marque employeur et de l’attractivité de leurs organisations.
…malgré son influence relative au sein des entreprises
En raison de la sensibilité des dossiers confiés aux office managers, plus de la moitié de ces professionnels sont directement rattachés à la direction générale de leurs entreprises. Cependant, si cette fonction est proche des dirigeants, nombreux sont ceux qui estiment avoir peu de leviers d’influence au sein de leurs organisations.
En effet, l’étude socio-économique révèle une faible présence des OM dans les comités qui structurent la vie collective en entreprise : moins d’un quart des professionnels sont présents dans les comités de direction, et ils restent peu représentés dans d’autres instances clés comme la CSSCT, le CSE et le comité de développement durable.
Si la fonction est plus présente au sein des comités de pilotage de projets, cette instance permet une influence relative pour la fonction, en aval des grandes décisions des entreprises.
Stratégie, RSE, transformation organisationnelle…pour la plupart des office managers, ces sujets constituent leurs sources d’attirance principales dans le métier. Paradoxalement, ce sont aussi ces aspects qui procurent le moins de satisfaction dans la fonction : malgré leurs sources d’appétence initiales, la plupart des office managers se sentent plus épanouis dans l’exercice de missions liées aux services, à la qualité de vie au travail et à l’accompagnement humain des projets de transformation.
Il serait intéressant de s’interroger sur les raisons derrière ce décalage. Une hypothèse serait celle d’un sentiment de « déception » présent dans le métier : compte tenu de leurs sources d’attirance, peut-on penser que ces professionnels se rêvaient en conseillers des dirigeants et que, confrontés à une autre réalité, ils ont fini par trouver plus de satisfaction dans leurs missions de proximité auprès des collaborateurs ? La question reste ouverte et méritera d’être analysée dans le cadre d’une prochaine étude.
Près de 9 offices managers sur 10 possèdent un diplôme de niveau Bac+2 ou plus. Cependant, si le niveau de formation reste un élément important dans le recrutement de ces professionnels la fonction nécessite une certaine maturité et il est rare d'exercer le métier dans le cadre d'une expérience initiale.
Enjeux et priorités futures
L’évolution des modes d’organisation du travail, poussée par le développement du télétravail, est sans doute l’enjeu le plus immédiat et celui qui va impacter le plus fortement la fonction office management dans les années à venir. Il s’ajoute à la digitalisation, à l’externalisation de certaines missions ou encore aux nombreuses réglementations qui vont aller en se renforçant, notamment s’agissant des objectifs RSE de leurs entreprises.
Pour répondre à ces enjeux, les office managers pensent à prioriser les projets liés à l’automatisation de certaines tâches, ainsi qu’à ceux qui contribuent directement à la transformation digitale et à la résilience globale de leurs organisations.
Pour plus d’informations ou pour demander gratuitement cette étude, contacter l’association en écrivant à developpement@arseg.asso.fr.
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