9feed6c5e384f24228c8e96a7783fbf9eac102fb.jpeg
Le syndicat des professionnels du Facility Management (SYPEMI) élabore actuellement une charte des achats responsables et durables dédiée aux contrats de Facility Management (FM). Objectif : créer une démarche gagnant-gagnant via la mise en place d’un support de relation contractuelle durable et performante.

Rendre les contrats de FM pérennes. Telle est la volonté du SYPEMI, à travers la mise en place d’une charte achats. « Nous travaillons sur ce pro-jet avec un cabinet de conseil et nos adhérents. La charte devrait être validée d’ici la fin de l’année », précise Éric Lefiot, Président du SYPEMI. Si le syndicat a déjà émis des propositions de bonnes pra-tiques sur les contrats dans le passé, cette charte va plus loin et définit des recomman-dations concernant les appels d’offre et les contrats, en s’ap-puyant sur des retours d’ex-périence des acteurs du FM. « À terme, nous souhaiterions que les structures achats de nos clients puissent s’appro-prier ces préconisations.  L’idée est d'établir une démarche gagnant-gagnant et que cela ait de l’intérêt aussi bien pour le donneur d’ordre que pour le FMeur  », indique le  Président du  syndicat. De fait, le projet de charte servira de base de dia-logue avec l'ensemble de notre écosystème. « Nous pourrons ensuite l’amender suivant leurs retours », confie Éric Lefiot.

« Les contrats FM n'ont de sens que lorsqu’ils sont inscrits dans une durée suffisamment longue. » Éric Lefiot, Président du SYPEMI

 

 

Inscrire le FM dans une relation durable

Un des objectifs de cette charte est d’inscrire le FM dans une relation durable. « Les contrats FM n'ont de sens que lorsqu’ils sont inscrits dans une durée suffisamment longue. Nous visons donc des contrats de cinq ans, voire un peu plus. Les contrats de courte durée sont sources de désavantages réciproques, ne favorisent pas les investissements en moyens et ne motivent pas les collaborateurs », relate Éric Lefiot. Une des clés est d’instaurer de bonnes pratiques d’actes d’achat entre le donneur d’ordre et le FMeur, qui faciliteront l’instauration de contrats longue durée. La charte vise donc à proscrire les pratiques qui peuvent détériorer le climat contractuel et relationnel entre le FMeur et le donneur d’ordre en instaurant une confiance favorable. Par exemple, exclure les délais de réponse trop courts sur les appels d’offres ou l’absence d’informations client durant le processus de due diligence. « Le contenu d’une due diligence est important. Plus le donneur d’ordre fournira d’informations détaillées concernant l’état du bâtiment, plus il aura de chance d'obtenir une réponse pertinente qui s’adaptera parfaitement à ses attentes. Il faut également laisser le temps nécessaire au FMeur de répondre aux consultations », confirme Éric Lefiot.

Une revalorisation des prix

Autre sujet très souvent source de conflit : le prix. « Dans le cadre d’un acte d’achat, nous considérons qu’il est fondamental aujourd’hui de prévoir des conditions de revalorisation des prix, surtout en cette période inflationniste. L’interdire, c’est pour l’acheteur courir le risque de voir le coût du contrat augmenter artificiellement. Il existe également de fortes clauses de pénalité dans les contrats. Une des manières de valoriser le contrat serait d’instaurer symétriquement des clauses de bonus motivantes », estime Éric Lefiot. Les clients exigent de surcroît des niveaux d’assurance sur la perte d’exploitation. « Dans un système gagnant-gagnant, est-il nécessaire d’imposer des garanties illimitées sur certains ouvrages ? interroge-til, avant de poursuivre : « car là encore, le prix se charge généralement de cette exigence souvent peu justifiée. Et lorsqu’elle l’est, il faut savoir l’expliquer pour déléguer correctement le risque ». Cette charte des achats FM est en cours de mise en place par la cellule de veille économique du SYPEMI, lancée début 2023. Elle a notamment pour objectif de mettre en place un indice de prix FM. « Cela permettra de donner aux prestataires et à leurs clients un indice de valorisation des prix régulier, plus fiable puisque s’appuyant sur la revalorisation des prix des différents métiers de services, composites du FM. Aujourd’hui, cet indice n’existe pas et sera indubitablement un outil utile pour les relations contractuelles », informe Éric Lefiot.

« La polycompétence ne peut s’appliquer à tous les métiers. Nous avons donc créé un groupe de travail interne afin de déterminer les opérateurs pouvant se faire attribuer des compétences additionnelles » Christophe Leroy, Secrétaire général du SYPEMI

Vers une polycompétence des métiers FM ?

Le SYPEMI mène également une réflexion autour de la polyvalence des compétences dans le FM. Aujourd’hui, les contrats de FM font appel à différents métiers relevant de compétences différentes, qu’il pourrait être judicieux, dans certains cas, de regrouper. Cela signifie qu’un opérateur pourrait réaliser des tâches complémentaires à son métier de base. En 2022, le syndicat a notamment mené une étude sur la multicompétence dans le FM en Europe avec l’aide du cabinet Hent Consulting. Celle-ci a permis de mettre en évidence la valeur ajoutée du modèle dans les pays qui l’ont mis en oeuvre. Cette année, le SYPEMI a poursuivi ses recherches avec le même cabinet, en se focalisant sur deux nouveaux sujets. « Nous avons d’abord étudié les conditions d’organisation et de structuration des entreprises pour qu’elles aient la capacité de répondre à cette solution de polyvalence », révèle Christophe Leroy, Secrétaire général du SYPEMI. Cette étude est en cours de finalisation. « Nous pourrons proposer d’ici la fin d’année des schémas qui permettraient d’organiser les structures de polyvalence au sein des entreprises étant juridiquement et socialement acceptables », explique-t-il. En parallèle, le SYPEMI analyse les différentes possibilités de polyvalence au sein des métiers du FM. « La polycompétence ne peut s’appliquer à tous les métiers. Nous avons donc créé un groupe de travail interne afin de déterminer les opérateurs pouvant se faire attribuer des compétences additionnelles », indique Christophe Leroy. Cette grille de polyvalence devrait être disponible d’ici la fin de l’année.