Pouvez-vous nous résumer votre parcours ?
J‘ai été attiré très jeune par l’art et particulièrement par la notion de volumes. J’ai d’ailleurs voulu être peintre mais mes parents n’étaient pas vraiment pour ! Finalement, après mon bac, j’ai intégré les beaux-arts dans la section architecture. Après avoir été chef de projet dans plusieurs agences d’architecture à Paris dans les années 70, j’ai créé mon propre cabinet en 1979 avec pour première opération la restructuration des locaux du Parisien Libéré, une première grosse affaire conclue suite à une rencontre avec un ami promoteur. Cela a été déterminant pour la suite qui s’est traduit par une grande période de spécialisation dans la réhabilitation parisienne. Aujourd’hui, l’agence a bien grandi et accueille désormais environ 70 collaborateurs. Nous travaillons sur des projets divers et variés dans toute la France : bureaux, logements, centres commerciaux, hôtellerie, zones écoquartiers... Il est essentiel de bien s’entourer pour pouvoir grandir.
Qu’est-ce qui vous a plu dans ce métier ?
Mon choix a été guidé par l’envie d’esthétisme, de recherche volumétrique. Un architecte doit être un créatif avant tout. Sans oublier le côté humaniste. Nous traitons de questions fondamentalement liées aux hommes. C’est à nous, architectes, sociologues, etc. de trouver des réponses aux aspirations des humains, que ce soit en termes de confort, de tranquillité, de respectabilité. C’est un métier passionnant où il faut se donner énormément.
Quel est selon vous le rôle du siège social ? Simple vitrine ou véritable lieu de vie ?
Cela doit être les deux ! Le siège social est le reflet de l’économie et du succès d’une entreprise. L’immeuble dit beaucoup de choses, c’est une vitrine en soit. Mais cela se joue surtout à l’intérieur selon moi. Les aménagements ont connu de nombreuses évolutions, s’adaptant aux désirs de travailler en équipe, sur des benchs. Puis est apparue plus récemment la notion de coworking, censée faciliter les échanges, le confort, la communication et une forme de détente. Mais en réalité, nous nous rendons compte que les gens communiquent beaucoup moins entre eux qu’avant, le digital ayant remplacé l’échange physique. C’est dommage. À notre échelle, nous devons essayer de faire en sorte de récréer un véritable dialogue, en créant des espaces où prendre un café à plusieurs, des lieux de vie, et éviter à tout prix le cloisonnement. Se cloisonner, c’est se retirer du monde.
Quel serait, selon vous, l’environnement de travail idéal ?
Je rêverais d’un lieu où je peux être créatif, tout en étant dans ma bulle. J’aimerais avoir le sentiment le soir en rentrant chez moi de ne pas être fatigué. Les bureaux doivent être des espaces agréables à vivre. Pour cela, je pense qu’ils doivent être complétés par des services (salles de sport, espaces de restauration et de repos, etc.). Cela me semble être un premier élément de réponse intéressant. Pour aller plus loin, il faudrait que l’on travaille davantage avec des sociologues, des médecins pour apporter les bonnes solutions. Nous n’avons pas assez cette démarche en France.
Venons-en aux Trophées à présent… Qu’attendez-vous de votre participation et des candidats ?
Tout d’abord je suis très honoré d’avoir été nommé président du jury de cette compétition ! J’espère voir des projets concrets, un jury et des candidats concentrés sur ce qui semble le plus répondre aux aspirations des hommes et des femmes qui se rendent quotidiennement dans les lieux de travail. Nous ne devons pas nous faire plaisir sur des design excessifs, ni trop s’éloigner de la réalité.
Quelques conseils à donner aux candidats ?
L’oral est un moment important. Il faut maitriser l’art de l’élocution. Les candidats doivent réussir à transmettre leurs désirs, leurs passions, à raconter une histoire. Et surtout, ils doivent nous faire rêver ! Mais attention aux fausses promesses, aux beaux discours qui cacheraient en réalité un vide… Une chose est sûre, je suis impatient de voir comment ils vont se défendre. Être membre d’un jury est un exercice passionnant !