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Le 6e baromètre Paris Workplace, réalisé par la société foncière lyonnaise (SFL) et l’Ifop, a consacré son édition 2019 à l’impact des interactions entre les salariés sur leur performance et leur bien-être. Au bureau, les salariés sont rarement seuls, mais une majorité se sent isolée. Le télétravail, présenté comme facteur de bien-être, génère lui aussi un sentiment d’isolement.

 

Mail, messagerie instantanée, portable, ces moyens de communication n’ont jamais été aussi utilisés en entreprise. Les open spaces et les bureaux partagés se multiplient depuis 20 ans et réunissent désormais 82% des salariés. De plus en plus connectés, rarement seuls au travail, les salariés n’en sont pas moins victimes d’un sentiment d’isolement. Une majorité d’entre eux (59%) affirment qu’il leur « arrive de se sentir isolés » au sein de leur entreprise. Un quart des salariés va même jusqu’à déclarer se sentir « souvent isolés ».

 

« Un constat préoccupant : l'isolement semble avoir contaminé
le monde de l'entreprise
»

Frédéric Dabi, Directeur général adjoint Ifop Opinion

 

 

L’enquête pointe du doigt les conséquences de cet isolement au sein de l’entreprise. Première répercution : le bien-être. Les salariés se sentant seuls sont également beaucoup plus nombreux à s’avouer « souvent stressés par leur travail » et s’estiment moins performants que leurs collègues. Côté management, les plus isolés jugent à 49% qu’ils ne se sentent pas soutenus en cas de difficultés, soit deux fois plus que les salariés qui se sentent rarement isolés.

 

Le télétravail favorise le sentiment d’isolement

Autre facteur d’isolement : le télétravail, qui se définit comme étant une « forme d'organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l'employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux, en utilisant les technologies de l'information et de la communication ». Si « 46% des salariés souhaitent pouvoir, a minima, y recourir ponctuellement », les effets sur leur bien-être posent question.

 

 

 

Les salariés qui pratiquent régulièrement le télétravail (au moins une fois par semaine) sont plus nombreux à se sentir « souvent isolés ». Les télétravailleurs sont aussi deux fois plus susceptibles de « s’ennuyer souvent » au travail (34%). L’éloignement physique entre le salarié et son entreprise a également des impacts « spectaculaires et inattendus » : les télétravailleurs réguliers sont trois fois plus nombreux à « avoir peur de se faire licencier » (24% contre 8% pour la moyenne des autres salariés).

 

Le remède : se parler « en vrai »

Selon le baromètre Paris Workplace, seuls les échanges en face à face permettent de réduire le risque d’isolement. Quand un collaborateur parle à plus de trois personnes en face à face dans une journée, la probabilité qu’il se sente isolé est divisée par deux. En revanche, la multiplication des interactions par mail ou téléphone peut s’avérer néfaste. Au-delà de 20 interactions de ce type par jour, le sentiment d’isolement se renforce.

 

 

« Rien ne remplace le lien physique »

Dimitri Boulte, Directeur délégué de SFL

 

 

La généralisation des messageries interne et externe n'améliore donc pas la communication et la satisfaction des collaborateurs. Et pour cause : les entreprises jugées les plus performantes par leurs salariés sont celles où la qualité des relations entre collègues est jugée « très bonne » (7,6/10 contre 5,9/10 quand les relations sont « moyennes ».)