Quelle est la réalité du coût de l’absentéisme pour les entreprises ?
La réduction du coût de l’absence au travail sur les finances des entreprises est aujourd’hui un enjeu de taille dans le contexte compétitif de certains secteurs d’activité. L’absentéisme représente près de 16 jours d’absence par an et par salarié en moyenne. Ainsi, constatant cette augmentation des arrêts maladie, le gouvernement a évoqué cet été l’idée de modifier la carence de 3 à 7 jours. Même si l’intention de réduire les coûts de la Sécurité sociale peut être compréhensible, un simple transfert de charge vers les entreprises l’est moins. En effet, outre l’augmentation induite des coûts de l’entreprise de près de 7,5% selon Mercer, une telle mesure ne permet pas de résoudre le sujet de fond : réduire l’absentéisme.
Comment les entreprises agissent-elles ?
Conscientes de ces coûts directs et indirects des arrêts de travail, et soucieuses du bien-être de leurs salariés, les entreprises ont d’ores et déjà déployé un certain nombre d’actions pour limiter l’absentéisme.
L’Analyse et compréhension de l’absentéisme
Une des pistes envisagée par le gouvernement est le partage avec les employeurs des motifs d'arrêt de travail de leurs salariés et leur profil de risque (type de pathologies) en comparaison avec le secteur. Cette piste a fait l’objet d’une expérimentation depuis le début de l’année et a été proposée à la fois par le rapport commandé par le Premier Ministre et par le MEDEF.
La prévention & retour à l’emploi
Une des nouvelles mesures du PLFSS se base sur l’encouragement du « mi-temps thérapeutique » afin de faciliter le retour à l’emploi et éviter de tomber dans un arrêt long. Il faut savoir que plus l’arrêt de travail est de longue durée, plus il est difficile d’en sortir. Les arrêts longs représentent la plus grande partie de la dépense.
Les contrôles
Si la Sécurité sociale est tenue de verser des indemnités pendant un arrêt maladie, elle peut prendre l'initiative d'un contrôle. La Sécurité sociale peut donc vérifier la présence domicile pendant les heures d'interdiction de sortie, et que l’état de santé justifie l'arrêt de travail prescrit. Le versement des indemnités pourront être suspendues si l’absence au domicile est constatée lors du contrôle. L’employeur peut lui aussi procéder à des contrôles et l’idée serait d’encourager à faire pratiquer une contre-visite médicale au domicile par un médecin choisi et sans forcément prévenir à l'avance.
Face à ce constat et dans le cadre du PLFSS, le gouvernement a étudié la mise en application de plusieurs leviers dans le but de réduire ces chiffres peu rassurants. Selon le cabinet Mercer, si les intentions du gouvernement sont louables, les entreprises ne peuvent toutefois pas être que des payeurs et assumer tous les impacts financiers.