Au cœur des débats publics comme professionnels, les nouvelles générations cristallisent toutes les attentions. Scrutés à la loupe, leurs comportements ne cessent d’intriguer et de questionner. Il n’y a qu’à regarder le nombre impressionnant d’études publiées récemment, qui dressent tour à tour le portrait de cette « Gen Z ». Qui sont-ils ? Que veulent-ils ? Qu’est-ce qui les motive ? Découvrez l’édito du n° 316 (Janvier/Février 2024) de Workplace Magazine.

Parmi les attributs qui reviennent le plus souvent, on peut citer hyperconnectés, militants, en quête de sens, mais aussi individualistes, désengagés ou encore matérialistes. Interrogés dans un récent sondage OpinionWay, les salariés français de plus de 30 ans considèrent par exemple que leurs cadets sont trop exigeants (67 %), paresseux (56 %) et manquent de respect envers les entreprises (54 %). Un portrait peu flatteur.

Mais pourquoi tant de mépris ? « À toutes les époques, les aînés ont porté des jugements sévères sur la jeunesse de leur temps. C’est une constante de la vie humaine », répond Suzy Canivenc dans son ouvrage « Les jeunes, des travailleurs comme les autres » où elle tente de déminer au passage quelques stéréotypes sur les jeunes. Par exemple, le désengagement. Selon elle, « rien ne vient documenter une telle affirmation. Tout au contraire, nombre d’études récentes battent en brèche l’idée d’un désinvestissement au travail qui serait plus marqué chez les jeunes : ils sont fréquemment plus nombreux que leurs aînés à assumer plus d’heures de travail et souvent sans attendre de contrepartie financière. » Des généralités qui auraient la vie dure, sans pour autant être toujours réellement fondées. Il y a certes quelques traits plus marqués chez les jeunes, mais quand on y regarde de plus près, ils s’inscriraient plutôt dans une évolution continue du rapport au travail et auraient des attentes assez similaires à celles des autres classes d’âge (lire notre dossier page 45). De quoi relativiser et surtout éviter de tomber dans le piège d’une approche générationnelle qui pousserait les entreprises à catégoriser, et donc, à stigmatiser.

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