
À la loupe : le coût de l’environnement de travail en France
D’année en année, les Buzzy Ratios continuent à s’affirmer en tant qu’indicateurs de référence de l’environnement de travail. Calculés à partir des chiffres de l’année précédente, les coûts du rapport donnent des indications sur un budget type qui est structuré autour de 5 domaines d’activités : immobilier, exploitation technique et fonctionnelle, services aux collaborateurs, moyens et équipements - dont déplacements – et masse salariale interne. Grâce au benchmark de l’Arseg, il est possible de comprendre les grandes tendances de l’environnement de travail et les raisons derrière les changements de la filière.
Une baisse des coûts liée à la pandémie….
Toutes catégories confondues, l’environnement de travail en France a coûté environ 584 euros par m² et 10 246 euros par poste de travail en 2020. Ces chiffres représentent des baisses de près de 26 % par m² et de 23 % par poste de travail par rapport aux données de l’année 2019. L’inflation était de 0,5 % sur la période étudiée.
Pendant la première année de la pandémie, les mesures sanitaires ont eu un fort impact sur presque tous les domaines de l’environnement de travail. Pour une filière dont le modèle s’axe principalement sur la présence des salariés au bureau, les confinements ont déclenché une chute de l’ensemble des coûts variables. Ainsi, les services aux collaborateurs ont connu une baisse de l’ordre de 32 % par m2 et par poste de travail en raison de l’absence de salariés dans les bâtiments. Pour l’exploitation, la réduction des coûts (- 17 % par m2 et - 16 % par poste de travail) est imputable principalement à la baisse de certaines prestations (dont la sécurité-sûreté) ainsi qu’à la réduction des consommations énergétiques pendant les périodes d’occupation faibles. Au-delà des baisses liées aux bâtiments vides, la restriction drastique de la mobilité a provoqué une chute des dépenses en moyens et équipements (- 74 % par m2 et presque - 70 % par poste de travail) car les déplacements-voyages sont le premier poste de coûts historique de ce domaine. En parallèle, les coûts plus stables en 2020 étaient décorrélés de l’activité des sites. On pense notamment aux charges liées aux bâtiments (- 1 % par m2 et - 2,9 % par poste de travail) ainsi qu’aux dépenses liées à l’entretien et à la maintenance des établissements (exploitation).

…dans une filière dont les coûts baissent depuis 2009
Si nous prenons un peu de recul, nous constatons que l’environnement de travail a connu une baisse de ses coûts sur la période 2009-2020 (- 30 % par m2 et - 40 % par poste de travail). Même avant la pandémie, cette contraction était de l’ordre de 21 % par poste de travail entre 2009 et 2019. La rigueur de gestion des DET a été un facteur clé pour diminuer les dépenses de la filière, d’autant plus sur des périodes où l’inflation cumulée était de 11,8 % (2009-2019) et de 12,4 % (2009-2020).
Si la filière a réduit ses coûts dans son ensemble, chaque domaine d’activités n’a pas contribué à cette baisse de la même manière. En effet, les Buzzy Ratios montrent que les charges liées au bâtiment (loyers, assurances et taxes) ont augmenté de presque 3 % par m2 sur une période de 11 ans. En même temps, le coût de l’exploitation augmentait jusqu’au début de la crise sanitaire (+ 7 % par m2 sur 2009-2019). Malgré des nombreuses politiques d’optimisation de surfaces, les coûts immobiliers ont continué à flamber et les directions de l’environnement de travail ont dû trouver des nouvelles sources d’économies sur leurs périmètres. Historiquement, ce sont les services aux collaborateurs qui ont été mobilisés pour réduire leurs coûts et garantir la performance de la filière dans le temps. Pour leur part, les moyens et équipements ont baissé notamment en raison de la dématérialisation des échanges et la « guerre des prix » des grands acteurs de la téléphonie.
Quelles perspectives pour l’avenir ?
Premier poste de coûts historique, l’immobilier représente plus de la moitié du budget type de l’environnement de travail. Si la pandémie a certes vidé les sites des entreprises, la baisse du taux d’occupation était une tendance bien avant la crise sanitaire. 11 ans plus tard, la filière gère des bureaux plus chers, plus petits et moins fréquentés dans le temps.
Les services aux collaborateurs ont connu une baisse de l'ordre de 32 % par m2 et par poste de travail en raison de l'absence de salariés dans les bâtiments. Pour l'exploitation, la réduction des coûts est imputable principalement à la baisse de certaines prestations (dont la sécurité-sûreté) ainsi qu'à la réduction des consommations énergétiques pendant les périodes d'occupation faibles.
Malgré tout, la pandémie a eu le rare mérite de révéler des pistes d’évolution pour la filière. En effet, les mesures sanitaires ont annulé – quoique temporairement – le nœud qui liait le travail tertiaire à la présence physique. Malgré toutes les difficultés rencontrées, le déplacement des missions des DET d’un service aux salariés « à l’immeuble » vers un service aux salariés « en direct » a montré que d’autres modèles étaient possibles pour l’environnement de travail. Cafés, tiers-lieux, résidences principales et secondaires… Si les bureaux étaient les lieux principaux du travail du « monde d’avant », la pandémie a accéléré l’émergence d’autres espaces qui ont fait interroger notre filière sur l’avenir de son modèle axé « immeuble ». S’il est peu probable que l’avenir rime avec la fin des bureaux, nombreux sont les acteurs qui demandent désormais un environnement de travail plus hybride qui intègre des services innovants, sur-mesure et omnicanaux.
Vous voulez en savoir plus? Pour vous procurer le pack intégral des Buzzy Ratios, n'hésitez pas à contacter le Pôle Études & Prospective de l'Arseg sur etudes@arseg.asso.fr
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