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D'ici deux ans, 31 % des salariés pourraient prétendre au home office, contre 9 % avant la crise, d'après les résultats d'une enquête menée par Xerfi. Un chiffre qui oblige les entreprises à repenser leur immobilier.

Nouveaux usages des bureaux, transformations des espaces de travail… L’enquête Xerfi Spécific intitulée « L’observatoire de l’immobilier de bureaux - Télétravail, flexibilité, services » réunit les témoignages de 800 dirigeants d’entreprises pour comprendre les mutations actuelles de l’immobilier tertiaire.

Selon les résultats de cette enquête, la population éligible au télétravail (au moins un jour par semaine) va tripler pour passer de 9 % avant la crise sanitaire à 31 % dans deux ans, tous secteurs confondus. La fréquence va également augmenter pour s’établir à 2,2 jours de travail à distance hebdomadaire en moyenne, contre 1,2 jour avant la crise.

Dans ce contexte, réduire les surfaces de bureaux n’est pas une aberration. Près d’un quart des projets immobiliers à venir (déménagement ou réaménagement de locaux) impliquent une diminution des surfaces occupées. L'étude révèle que plus de 30 % des grandes entreprises envisagent de faire évoluer leur immobilier pour une surface équivalente ou plus petite.

Demande en Île-de-France : baisse potentielle de 10 millions de m²

D’après le scénario le plus extrême des experts de Xerfi Spécific, en extrapolant les projections du télétravail dans deux ans sur les besoins en surfaces de bureaux, la baisse potentielle de la demande en Île-de-France pourrait atteindre 10 millions de mètres carrés, soit environ 20 % du parc. « Au mieux, plusieurs millions de mètres carrés seront remis sur le marché avec un risque de hausse de la vacance, de pressions sur les valeurs locatives et la décroissance durable de la demande placée pour les acteurs de l’immobilier de bureaux », détaille l'enquête de Xerfi.

La demande en bureaux va donc s’orienter vers davantage de flexibilité en matière de contrats et de surfaces :

  • Les offres sans engagement (coworking, tiers lieux…) séduisent 17 % des grands comptes qui se déclarent prêts à basculer tout ou partie de leurs bureaux sous un contrat de prestation de services d’espace de travail en remplacement d’un bail commercial classique.
  • 35 % des entreprises tertiaires et la moitié des grands comptes affichent leur intérêt pour des surfaces opérées et de coworking au sein d’immeubles occupés.
  • Le flex office est aujourd’hui le choix de 18 % des entreprises de services et d’un tiers des grands comptes.

Les bureaux, futurs hubs sociaux au service de la QVT ?

Les bureaux clés en mains* constituent une offre encore émergente mais connue d’un quart des personnes interrogées et de la moitié des grands comptes. Cette volonté de flexibilité se caractérise également par la diffusion accélérée du flex office, étroitement liée à l’essor du télétravail puisque le bureau flexible permet d’optimiser la rotation des effectifs sur site et d’envisager une réduction des surfaces occupées.

Par ailleurs, l’équipement (espaces collaboratifs, éclairage naturel, équipements audio et de visioconférence, espaces de repos et de divertissement…) et le design s’affirment comme les principaux critères de choix des entreprises et parmi les principales attentes vis-à-vis des bailleurs. Les services du quotidien (restauration, conciergerie, garde d’enfants) sont également appréciés, à condition d’être gérés par un opérateur spécialisé et de préférence mis en place par le bailleur.

Selon les projections de Xerfi, « les bureaux pourraient bien devenir des hubs sociaux, susceptibles de favoriser les échanges formels et informels ou encore la transmission des savoirs et des compétences. »

* espaces de travail tout équipés, aménagés et prêts à être utilisés avec un engagement moins contraignant qu’un bail commercial et une promesse de flexibilité des surfaces