
Pour passer un coup de fil en toute discrétion, les cabines acoustiques étaient un précieux allié dans les environnements de travail flexibles. Avec la crise sanitaire, leur rôle a évolué sans pour autant compromettre leur réputation : elles ont toujours autant la côte ! « À son apparition, la cabine acoustique permettait aux utilisateurs de "s’échapper pour passer un coup de fil" et, en même temps, évitait de déranger ses collègues », détaille Georges Cauquil, consultant Orangebox France et marchés francophones chez Steelcase. Aujourd’hui, elle a vocation à être une enclave individuelle et confortable, véritable lieu de travail dans laquele on se sent en sécurité. »

À l’heure de la distanciation sociale, des effectifs limités sur site et de la nécessité d’aérer les pièces, ces espaces individuels clos inspirent un sentiment de sécurité et de confort pour les collaborateurs, qui s'y réfugient volontiers. Si le système de ventilation était déjà important auparavant, il devient un point de vigilance accrue désormais. Les fabricants concentrent leurs efforts pour développer des technologies performantes afin d’assurer une bonne qualité de l’air à l’intérieur des cabines. Un seul mot d’ordre : sécurité sanitaire. « Ventilation ultra qualitative trois fois supérieure aux standards recommandés dans les bureaux (débit de l’air : 21,5 l/s / 77,4 m³/h) » pour la Framery One de Framery, « ventilation mécanique de 45 m³ à l’heure, 12,5 litres par seconde, pour une cabine qui fait 1,2 m²» pour On the QT d’Orangebox et Steelcase, un « assainissement qui se fait par échange d'air en VMC avec un débit entrant de 19 à 72 litres par seconde » pour la Collaborative Room d’Estel… Chacun sa technique, mais in fine, le résultat doit être le même : rassurer les salariés. « C’est une des conditions pour les faire revenir au bureau », affirme Georges Cauquil.
Autre avantage, et non des moindres : la cabine acoustique est compacte et permet ainsi l’optimisation de m². Par rapport à une salle de réunion classique, le gain est bien réel. « À l’heure actuelle, on limite le nombre de personnes dans les salles de réunion. Conséquences : elles sont prises d’assaut car on démultiplie le nombre de salles par rapport au nombre de collaborateurs », décrit Thierry Grillot, directeur général de LBC. Inévitablement, dans le contexte actuel, on perd de place. « Avec les cabines acoustiques, qui sont conçues pour le travail individuel ou jusqu'à six personnes, il n’y a pas de perte de surface », poursuit Thierry Grillot. De plus, elles peuvent être facilement nettoyées et il est aisé de contrôler le respect des consignes sanitaires dans ces petits espaces.
Une solution modulable, évolutive et économique
Et dans un monde post-Covid, quelle place occuperont-elles ? « Dans les aménagements que l’on préconise pour demain, elles ont toute leur place », affirme Thierry Grau, responsable aménagement et mobilité à la direction de l’environnement de travail de Carrefour. Le bureau, qui tend de plus en plus à être un lieu d’échange et de collaboration, va inévitablement devenir plus bruyant. Pour permettre aux collaborateurs de se concentrer tout en s’appropriant ces nouveaux modes de travail, les directions de l’environnement de travail vont devoir proposer des zones plus isolées acoustiquement. « Plus les gens viendront échanger, collaborer, plus on aura besoin d’espaces en compensation pour s’isoler temporairement », présage Thierry Grau. Par ailleurs, les collaborateurs sur place auront fréquemment besoin de communiquer avec les télétravailleurs. Il leur faudra pouvoir s’isoler et s’organiser avec leurs collègues. La cabine acoustique se présente alors « comme une solution modulable, évolutive et à moindres frais en termes de bâtiment », selon le responsable aménagement et mobilité à la direction de l’environnement de travail de Carrefour.
De là à l’imaginer transformée en « studio de visioconférence », il n’y a qu’un pas pour certains décideurs. Au-delà de ses caractéristiques acoustiques, la cabine pourrait bien se réinventer et accueillir de nouveaux usages. Avec un objectif : se conformer aux nouvelles attentes et besoins des entreprises qui devront concilier travail en présentiel et en distanciel. En plus d’être rassurante et flexible, il faudra donc qu’elle se révèle parfaitement connectée.
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