Dans les années 1990, le concept d’économie circulaire a émergé comme une alternative au modèle linéaire dominant, consistant à extraire les matières premières, les utiliser puis les jeter. Face aux défis climatiques croissants, l’économie circulaire s’est imposée comme une solution concrète en matière de durabilité. Son principe fondamental consiste à créer des produits grâce aux matières premières secondaires qui seront utilisées, réutilisées et recyclées. Comment la restauration d’entreprise peut-t-elle s’intégrer dans les politiques d’économie circulaire ? Focus.

Ces dernières années, les entreprises ont adopté l’économie circulaire pour relever les défis environnementaux et économiques actuels, dont le changement climatique, la pollution de l’air, de l’eau et des sols ainsi que la crise énergétique. Ce modèle vise à réduire les déchets et à optimiser l’utilisation des ressources en favorisant leur réutilisation, leur recyclage et leur régénération. En intégrant la restauration d’entreprise dans les politiques d’économie circulaire, les entreprises peuvent ainsi gérer efficacement les ressources alimentaires, les déchets et l’énergie, en mettant en pratique les principes de l’économie circulaire de manière concrète.

Parallèlement, l’émergence de réglementations environnementales telles que la loi Agec et la loi anti-gaspillage témoigne d’une prise de conscience croissante des enjeux environnementaux. Ces mesures encouragent notamment à adopter des pratiques circulaires dans les restaurants d’entreprise, permettant ainsi de réduire les déchets et le gaspillage alimentaire. En la matière, des efforts ont déjà été faits. L’association La Défense des Aliments, créée par cinq entreprises du quartier d’affaires de La Défense, cherche chaque année à quantifier le gaspillage alimentaire. Durant trois jours, les équipes de 21 restaurants d’entreprise ont procédé à la pesée des quantités d’aliments gaspillés. Résultat : le gaspillage alimentaire représente 11 % de la nourriture dite comestible (contre 13 % en 2020). Ce volume est principalement réparti entre les poubelles des cuisines (nourriture non servie) et les dépose-plateaux.

Adopter les bons réflexes

Pour tendre un peu plus vers une restauration d’entreprise circulaire, de nombreuses actions peuvent être mises en place. La valorisation des aliments invendus grâce à des partenariats avec des associations caritatives, des programmes de compostage ou encore la transformation en denrées alimentaires animales contribuerait également à réduire l'empreinte environnementale des entreprises tout en répartissant davantage les ressources.

En outre, la restauration d’entreprise peut jouer un rôle clé dans l’optimisation de l’utilisation des ressources. En favorisant l'emploi d'ingrédients locaux et de saison, les entreprises peuvent réduire leur dépendance aux produits importés et limiter l'impact environnemental lié au transport. De même, la mise en place de pratiques de recyclage des déchets alimentaires et l'utilisation de matériaux d'emballage durables participent à une consommation plus responsable des ressources. De plus, la restauration d'entreprise peut jouer un rôle significatif dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre en promouvant des pratiques telles que la réduction de la consommation de viande, la promotion d'options végétariennes ou encore la diminution de l’emploi d'emballages non-recyclables. En adoptant des pratiques circulaires, les entreprises peuvent non seulement réduire leur empreinte environnementale, mais aussi réaliser des économies significatives à long terme, notamment en réduisant les coûts liés à l'achat de matières premières et à la gestion des déchets. Cette transition vers une restauration d'entreprise circulaire s'inscrit pleinement dans la dynamique actuelle de durabilité et de responsabilité environnementale. Ainsi, les entreprises peuvent jouer un rôle majeur dans la transition vers une société plus durable et résiliente.

Et cette transition vers une restauration d'entreprise circulaire ne se limite pas seulement à des considérations environnementales. Elle s’intègre également dans les politiques de sobriété énergétique en améliorant la gestion des stocks et en promouvant des modes de consommation plus sains et éthiques pour les collaborateurs.