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L’édition 2018 du « Baromètre Opinion Way et CD&B de la relation entre l’environnement de travail et le bien-être des salariés » révèle que les manières de travailler des cadres urbains demeurent loin du quotidien des Français. Ces derniers restent majoritairement sceptiques devant des innovations qui ne semblent pas être adaptées à leur réalité et leurs besoins.

Aujourd’hui, dans les entreprises de plus de 100 salariés *, près de ¾ des Français (72 %) travaillent dans des espaces partagés (coworking exclu). Mais loin du mythe du « tout open-space », ces derniers travaillent majoritairement (59 %) dans des bureaux fermés : individuels pour 22 %, avec moins de 5 personnes pour 28% et avec plus de 5 personnes pour 9 %. De fait, l’open space n’est une réalité que pour 35 % des Français salariés interrogés dans des entreprises de 100 salariés et plus. Des proportions globalement stables depuis le lancement du baromètre CD&B et Opinion Way en octobre 2015.

Par ailleurs, le coworking, souvent présenté comme « le futur des espaces de travail » ou une « révolution pour l’immobilier de bureau » reste ultra-minoritaire. En effet, si ce mode de travail jouit d’une forte notoriété (77 % des répondants en ont entendu parler), il ne concerne que peu de salariés : 86 % des répondants ne le pratiquent pas, 17 % n’y voient aucun avantage. Il en résulte que pour 70 % des Français, ce mode de travail sera amené à se développer, mais seulement dans certains types d’entreprises spécifiques. Les autres formes de travail, quant à elles, convainquent encore moins. Les salariés français aujourd’hui sont 66 % à n’avoir jamais entendu parler du desk-sharing, 71 % pour le flex-office. Et parmi ceux qui connaissent, peu adhèrent. En témoigne le fait que 54 % des personnes sachant ce qu’est le desk-sharing en ont une opinion négative. Le flex-office jouit d’une image un peu plus positive, les salariés en ayant déjà entendu parler ne sont que 35 % à en avoir une image négative. Pour autant, le fait que ces 2 modes de travail soient généralement mis en place en parallèle pose des questions additionnelles quant à la connaissance réelle de ces modes d’organisations par les Français. Enfin, le desk-sharing est perçu comme étant destiné à se développer uniquement dans certains types d’entreprises (56 %), bien qu’une proportion en légère augmentation (29 %, +4) considère qu’il ne s’agit d’une mode vouée à disparaitre.

 

Plus d’un an après sa facilitation, le télétravail reste une pratique marginale

Le télétravail jouit d’une image globalement très favorable. Ainsi, 88 % des salariés interrogés ont une vision positive de sa facilitation par la loi, 68 % pensent que cela peut donner la possibilité de télétravailler plus – une croissance de 10 points comparé à l’an dernier - et 84 % en font une évolution inévitable des manières de travailler. Mais là encore, la perception reste très écartée de la réalité quotidienne des Français. En témoignent les 61 % de salariés d’entreprises de plus de 100 personnes qui ne télétravaillent jamais. Un chiffre à mettre en perspective avec les 12 % seulement de salariés qui choisiraient spontanément de travailler depuis chez eux en télétravail si on leur donnait le choix (comparable à ceux qui choisissent spontanément l’open space : 14 %).

 

L'espace de travail idéal des Français : un lieu où ils se sentent bien et reconnus

Quand on leur pose la question, les salariés français sont clairs sur leurs attentes : ils veulent un bureau fermé avec moins de 5 personnes (65 %), avec une légère préférence pour le bureau individuel, que 37 % désirent. Leur lieu de travail doit tout simplement être un endroit où l’on se sent bien, pour soi et avec les autres. De fait, ils sont 57 % à considérer que ce doit être plutôt « un lieu de vie », 59 % à le considérer comme un endroit « pour eux », avec un bureau attitré (68 %) et qui permet plutôt les « interactions physiques » (51 %). Ils estiment ainsi qu’un bon espace de travail doit être « confortable » pour 82 % des répondants, « pratique » pour 80 % d’entre eux (dont 42 % qui en font le critère le plus important) et « convivial » pour 66 %.

 

 

* L’enquête a été menée en octobre 2018 auprès d’un échantillon représentatif de 1 018 salariés de bureau d’entreprises de 100 salariés et plus, regroupés sur le même site.