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L'intérêt pour le marché du coworking ne cesse de croître. L'offre et la demande se questionnent, se structurent et s'adaptent. Dans sa dernière étude « Le coworking dans tous ses états », Colliers International France fait le point à partir de retour d'expériences et de regards croisés entre opérateurs, entreprises et coworkers.

Ces dernières années, les espaces de coworking se sont multipliés et diversifiés. Paris fait d’ailleurs partie des villes où la croissance est la plus forte en Europe. Les espaces de coworking font désormais partie des solutions d’implantation proposées aux entreprises et s’ancrent dans le paysage immobilier. Cet essor s’est accompagné d’un foisonnement d’opérateurs dont les modèles et stratégies se construisent et évoluent, certains aspirant à côtoyer les leaders du secteur, d’autres optant pour un positionnement de niche. Motivations, fréquentations, lieux, ambiances, services … Dans sa dernière étude, Colliers International France, en partenariat avec l’Ifop, décrypte et analyse les usages de ceux qui vivent le coworking. Ils ont comparé les approches développées par les opérateurs et le retour d’expérience des utilisateurs d’espaces de coworking, qu’ils soient décideurs, salariés d’entreprises ou travailleurs indépendants. Alors, lieu de travail ou de communauté ? Effet de mode ou réponse aux défis des organisations ? Quelles évolutions demain ?...

 

Un atout pour les entreprises…

Selon les principaux résultats de l’étude, le coworking a trouvé sa place au cœur de la stratégie des entreprises. Parmi les utilisateurs, 1/3 sont des grandes entreprises, le reste étant divisé entre les PME/TPE et les indépendants. Elles y voient notamment un intérêt pour attirer et fidéliser les talents. « Notre choix de localiser la Digital Factory dans le WeWork Lafayette a été motivé par un besoin, à traiter dans un délai contraint, d’attirer des talents et compétences qui veulent travailler, en Ile-de- France, dans Paris intramuros essentiellement, au sein d'un environnement "cross-fertile" et qui sont très demandés sur le marché de l’emploi », témoigne Eric Supplisson, directeur immobilier du groupe Thalès. Le coworking participerait également à la qualité de vie au travail et aux transformations des modes de travail. « Le coworking s’inscrit dans une réflexion globale de mobilité et de bien-être au travail. C'est une opportunité proposée parmi les nouveaux modes de travail déployés au siège et particulièrement pour les 1 200 agents qui télétravaillent jusqu'à 2 jours par semaine », explique Ulysse Dorioz, directeur de la transformation du Conseil Régional d’Ile-de-France.  

 

… un intérêt certain pour les utilisateurs

Aujourd’hui, 40 % des coworkers fréquentent un espace de coworking depuis moins d’un an et 39 % s’y rendent 1 à 3 fois par semaine. Leurs motivations principales ? L’optimisation des déplacements et la gestion du temps pour 68 % des répondants et les services proposés par ces espaces (64 %). Parmi ces derniers, les plus attendus par les coworkers sont les équipements techniques, un accès libre 24h/24, 7j/7 ainsi qu’un service de restauration. Les services de type « communautaires », concernent quant à eux un nombre plus restreint de coworkers. À noter, l’aspect « communauté », largement mis en avant par les opérateurs, n’arrive qu’en 5e position dans les raisons qui motivent à travailler dans un espace de coworking.

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Côté espaces, l’étude révèle que les plus utilisés sont les espaces communs arrivent en tête (cafétéria, terrasse, espace détente…), suivis des salles de réunion, des espaces fermés privatifs (individuels ou collectifs) et des bulles / cabines téléphoniques.

 

Quelles évolutions pour demain ?

D’un marché de niche, le coworking est devenu en quelques années un segment du marché immobilier à part entière. Le secteur s’industrialise et voit émerger de nouveaux acteurs. Cette croissance du nombre d’opérateurs de coworking s’accompagne d’une diversification des modèles proposés. Sont apparues ou se sont consolidées de nouvelles offres proposées par deux grandes familles d’opérateurs :

- Les acteurs internationaux, soit leaders (IWG, WeWork), soit challengers (Deskeo- Knotel, Welkin & Meraki).

- Les acteurs nationaux, soit indépendants (par exemple : The Bureau, Deskopolitan, Weréso), soit liés (filiales ou ayant dans leur capital) à un groupe immobilier (par exemple : Wojo, Wellio, Secondesk, Morning Coworking, Kwerk, Startway et Anti Café).

 

Parmi ces acteurs, certains ont un positionnement généraliste, alors que d'autres privilégient un positionnement de niche, soit en termes de clientèle ciblée, de niveau de gamme et/ou de localisation géographique. La croissance rapide du nombre d’opérateurs dans un marché immobilier actuellement porteur suscite aujourd’hui des interrogations sur la pérennité des modèles proposés. Les acteurs du coworking testent et adaptent leurs modèles pour répondre à cette clientèle élargie. Le marché devrait donc se consolider dans les années à venir et gagner en maturité.

Le relai de croissance du coworking passe également par l’ouverture de sites, notamment par les grands opérateurs, dans les métropoles régionales, ce segment de marché étant pour l’instant très concentré en Ile-de-France et particulièrement dans Paris. En Ile-de-France, avec la livraison programmée du Grand Paris Express à partir de 2025, qui va doter le territoire d’une armature de transport radiale1, le coworking a très certainement un atout à jouer en s’implantant sur les futurs hubs de transports et ainsi participer à un écosystème de sites complémentaires à l’implantation des entreprises.

 

Retrouvez également notre dossier consacré au coworking "Jusqu'où ira le coworking ?", novembre 2019.