picture Christophe Ploux, président du Sypemi
Christophe Ploux, président du Sypemi, alerte sur le rôle important que doit jouer le secteur tertiaire dans la diminution de l’émission des gaz à effet de serre. En accord avec le récent rapport du GIEC qui tire la sonnette d’alarme, il nous livre des pistes pour enclencher un mouvement vertueux dans le tertiaire.

Quel est l’impact du secteur tertiaire dans les émissions de gaz à effet de serre ?

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, le tertiaire représente 15 % de la consommation d’énergie en France. Et le véritable problème est que ce chiffre ne diminue pas… L’utilisation d’énergie primaire pour le chauffage comme la consommation d’énergie électrique par exemple sont toujours en progression.

 

 

Quelle est la solution pour réussir à inverser cette tendance ?

Notre objectif est de diviser par deux la consommation d’énergie grâce à une utilisation raisonnée des bâtiments et de leurs équipements. Nous mettons donc en œuvre au sein du Sypemi, des journées de sensibilisation car les utilisateurs n’ont pas toujours conscience des moyens qu’ils ont pour agir concrètement sur leurs émissions des gaz à effet de serre.

 

De quelle manière faut-il agir concrètement ?

Il faut réussir à faire changer les habitudes. Le trio gagnant est simple : bien construire, bien exploiter, bien utiliser. Nous savons, par exemple, qu’un degré de température en plus sur le chauffage engendre 10 % de consommation supplémentaire. Le digital peut d’ailleurs nous aider à mieux contrôler les températures de consigne. De plus, il faut faire prendre conscience aux utilisateurs de l’importance de certains comportements. Ainsi, la façon dont ils se restaurent est essentielle dans un objectif de diminution des gaz à effet de serre. Nous pouvons gagner 30 % d’émission des gaz à effet de serre en limitant la consommation de viande rouge !

 

Le restaurant d’entreprise est donc un axe de travail important pour une exploitation plus vertueuse ?

Tout à fait ! Et ce même s’il est souvent méconnu et oublié dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. Deux menus peuvent avoir un bilan carbone bien différent. Il est possible de le diviser par 10 en préférant des produits locaux, de saison, préférer de la viande blanche à de la viande rouge, de l’eau de ville à de l’eau minérale, du frais au surgelé, etc.

Quels sont les autres axes d’amélioration ?

Il faut également prendre en compte les modes de déplacement pour aller au travail. L’idéal étant de développer l’usage des transports en commun ou encore mieux du vélo mais pour développer cela, il faut raisonner à un niveau plus global d’un îlot ou d’un quartier. Nous pensons aussi beaucoup à aller vers de la mutualisation des locaux afin qu’ils soient davantage utilisés alors que dans la grande majorité des cas, ils ne sont utilisés que de 9h à 19h.

 

Quel message souhaitez-vous faire passer en priorité ?

L’essentiel est de bien comprendre qu’en travaillant tous ensemble nous pouvons obtenir des résultats rapides. Nous, FMers, avons la capacité de nous adresser aux utilisateurs pour leur faire prendre conscience qu’ils ont de nombreux leviers entre les mains pour devenir de véritables acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique. Le tertiaire est un secteur qui a augmenté ses émissions de gaz à effet de serre et cela ne peut pas continuer ainsi, il faut agir par de nombreux petits gestes au quotidien. C’est donc notre rôle d’éveiller les consciences.