picture Les cabines solo ont d’abord fait l’objet d’un test avant d’être achetées par le pôle innovation de Carrefour.
Faire évoluer les espaces une fois le projet d’aménagement livré et la période d’adaptation passée est rarement mis en pratique. Pour Carrefour, c’est devenu une priorité. Il y a six ans, un pôle innovation a été créé au sein de la direction de l’environnement de travail. L’objectif : donner l’occasion aux collaborateurs d’expérimenter du mobilier dernier cri tout en permettant au groupe agroalimentaire d’investir utilement.

 

 

 

Un bâtiment doit être au service de ses utilisateurs et non l’inverse. Les espaces sont réussis s’ils répondent aux besoins des collaborateurs. Il faut miser sur le fonctionnel, l’utile, plutôt que l’esthétisme et le superflu. Autant de prérogatives difficiles à mettre en place surtout lorsque le projet d’aménagement est terminé ou tout simplement pas d’actualité. Alors comment adapter l’environnement de travail au quotidien ? Comment parvenir à faire évoluer les espaces de travail sans révolutionner l’organisation ? Chez Carrefour, la direction de l’environnement de travail a trouvé une solution : créer en son sein une équipe permanente dédiée à l’innovation. Formée en 2014, elle est chargée de réfléchir à toutes les nouveautés du marché de l’aménagement susceptibles d’intéresser le groupe. Avec, à l’origine, une mission : faciliter la mobilité des collaborateurs. Des architectes, des designers, des statisticiens, des concepteurs des espaces y travaillent. En contact avec les collaborateurs, ils s’adaptent et adaptent.

 

Massy, laboratoire à nouveautés

Thierry Grau, responsable de l’aménagement multi-sites France, est l’homme « opérationnel » qui gère ce service innovation de la direction de l’environnement de travail. « Le fonctionnement est simple, explique-t-il. Nous travaillons avec les prestataires tout au long de l’année. Ils nous prêtent leurs nouveautés ou des produits phares de leurs gammes et nous les installons au siège social de Massy pendant un ou deux mois. Les collaborateurs peuvent ainsi les expérimenter sur un temps relativement long, se projeter, puis nous faire des retours. » Chacun peut ainsi tester l’utilité d’une chaise massante, le confort d’un pouf ou la qualité acoustique d’une cabine solo dans le cadre de son activité. Des collaborateurs, qui se sont inscrits pour faire partie d’un panel représentatif, remontent les critiques auprès de l’équipe innovation et des prestataires. Ils notent mensuellement le mobilier testé et rencontrent régulièrement des fabricants pour leur exprimer leurs attentes. Ensuite, si un produit plaît et est jugé pertinent, la direction de l’environnement de travail procède à son acquisition pour l’ensemble des sites Carrefour en France qui pourraient en avoir besoin.

Procéder de la sorte est une manière pour l’entreprise « de ne pas dépenser de manière non logique et non réfléchie. Les prestataires jouent le jeu car ils peuvent faire évoluer leurs produits grâce aux retours d’expérience que nous leur transmettons, souligne Thierry Grau. C’est aussi un excellent moyen de créer du lien avec nos collaborateurs. Leur donner la possibilité de voir, de toucher, de se projeter et d’être écoutés, est un gage de réussite pour nos aménagements.» Cela s’inscrit pleinement dans la réflexion que mène Fabienne Torrenti, DET de Carrefour, sur l’aménagement. « Il est au service d’une entreprise dans sa transformation. D’une certaine manière, il traduit la stratégie globale. Chez nous, sa conception passe par les salariés. Travailler sans les collaborateurs est désormais impensable. Ce serait une prise de risque inutile de ne pas les impliquer. »